Devant les grilles vertes de l’école Paul-Éluard, au milieu de la cité des 3 000 d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), certains électeurs paraissent hésitants. Ils ont le choix entre les bureaux de vote n° 42, 43 et 44 et ne sont pas sûrs de la marche à suivre. Depuis trois mois, et l’agression de Théo L. par des policiers, Les Jours racontent dans ce quartier les difficiles rapports entre habitants et police. Il est 13 heures ce dimanche. Puisque je suis assise sur une borne devant l’entrée, avec un carnet à la main, je dois pouvoir les renseigner. Un monsieur noir d’un certain âge me tend l’enveloppe contenant sa carte électorale. Il ne l’a pas encore ouverte et se réjouit d’apprendre que le numéro de son bureau est écrit dessus. Un jeune d’une vingtaine d’années s’inquiète : il n’a pas sa carte sur lui, est-ce qu’il peut y aller quand même ? Puis une dame souriante en voile rose passe devant la grille et m’interpelle : « Excusez-moi, ça finit à quelle heure, le vote ? »20 heures dans toute la ville d’Aulnay-sous-Bois, qui compte une cinquantaine de bureaux.
Aux élections nationales, explique le directeur de cabinet du maire, les « bureaux quarante » font partie de ceux qui votent moins, et plus à gauche que le reste de la commune. C’est aussi ce qui ressort de notre minisondage « sortie des urnes », mené sur un échantillon extrêmement représentatif d’une quinzaine de personnes. Le nom de Jean-Luc Mélenchon est celui qui revient le plus souvent.