Les cars scolaires larguent des dizaines d’enfants et d’adolescents devant le stade du Moulin Neuf, près de l’hôtel de ville d’Aulnay-sous-Bois. Pour cette journée de rencontre avec la police municipale, la mairie a vu les choses en grand : 1 300 gamins inscrits, la moitié des 79 policiers municipaux mobilisés, des jeux, de la place, des structures gonflables… Organisée en réponse à l’affaire Théo L., l’opération de com surclasse largement les tentes de sensibilisation qui se dressent parfois sur les places de villes moyennes, où des fonctionnaires droits dans leurs rangers distribuent des prospectus. Ici, les jeunes peuvent toucher du doigt le policier municipal, se battre au tonfa ou jouer au foot avec lui, grimper sur sa moto, enfiler son casque. À 10 ou 12 ans, on kiffe.
Adossés à l’une des voitures de service garées le long du gymnase, deux agents expliquent le fonctionnement de leurs armes à une bande de collégiens, mi-craintifs mi-curieux. La policière blonde à queue de cheval ouvre son flashball pour montrer les munitions – « Ça envoie de petites balles de tennis » – et répéter la formule consacrée : « C’est un peu comme le coup de poing d’un boxeur professionnel. » Un gamin ne s’en laisse pas conter. « C’est un modèle Super-pro ? » Le deuxième policier précise que la police municipale d’Aulnay-sous-Bois tire en moyenne « 10 à 20 cartouches par mois ». Laurent, 49 ans, est arrivé en 2003, après « quinze ans d’armée ».