À son corps défendant, Théo L. est devenu un personnage public. Lorsqu’il se rend au tribunal de Bobigny, le 3 mars, pour être entendu par la juge d’instruction, BFMTV immortalise son trajet sur la passerelle, appuyé sur une béquille, en pantalon de jogging rouge et sweat à capuche gris. Dix jours plus tard, le jeune homme donne de ses nouvelles en vidéo, sur la page Facebook « Justice pour Théo », tenue par « sa famille directe » et suivie par 72 000 abonnés. « Concernant ma santé, vous dire que ça va mieux, ce serait vous mentir. […] J’ai beaucoup maigri, j’ai encore du mal à trouver le sommeil mais grâce à vous, j’arrive à rester debout, à rester solide. […] À Bobigny, j’ai vu la vidéo des actes, comment ça s’est passé, et là j’ai pris conscience que j’aurais pu mourir, donc aujourd’hui, j’ai décidé de vivre ma vie vraiment à fond. […] Sachez que derrière mon sourire, parfois c’est difficile pour moi. »
Théo L. est sorti de l’hôpital le 16 février, deux semaines après sa blessure. Il est retourné vivre dans l’appartement familial d’Aulnay-sous-Bois. En l’espace de quelques jours, il a reçu la visite des footballeurs Serge Aurier (PSG), Franck Ribéry (Bayern Munich) et Moussa Sissoko, du rappeur Kery James. Rohff lui a offert son disque de platine. Un groupe de la cité voisine lui a dédié un clip contre les violences policières. Il continue à recevoir d’innombrables messages de soutien, mais aussi quelques coups symboliques.