C’est un petit coin de paradis, mais caché des regards par de hauts murs ocre rose. Une villa mystère nichée au cœur de la palmeraie de Marrakech. Deux hectares d’oasis de verdure. « Un havre de paix, calme, silence. Domaine clos et gardienné », aurait pu écrire un agent immobilier spécialisé dans les résidences de luxe. Mais, comme dans la Genèse, entre deux effluves de piscine paradisiaque, le diable et son parfum de corruption se sont glissés dans cette somptueuse demeure… dont le véritable propriétaire reste un inconnu. Est-il en Suisse, au Panama, à Singapour ou dans les îles Vierges britanniques ? Nous arrivons là au cœur de la saga Balkany, là où l’enjeu judiciaire est le plus lourd, qu’aborde ce mercredi le tribunal : car cette villa est la seule propriété dont le couple nie avec fermeté la possession… C’est aussi celle qui pourrait signer la trace de la corruption, le plus gros délit reproché à Patrick, pour lequel il risque dix ans de prison (lire l’épisode 1, « Les Balkany en bloc »). Le prix du péché originel.
Marrakech, 25 juin 2015. Arrêtons-nous avec l’aréopage de magistrats et de policiers, marocains et français, qui arrive dans l’air chaud du matin devant la grande porte de cet endroit de rêve. Décidément, ils sont bien à l’heure, ces Français : 10 heures tout juste, les voilà. Monsieur A., qui ouvre la porte, est un peu nerveux.