À chaque fois qu’il voit passer une femme enceinte, Michel Moggio a un petit regain de moral. Ces ventres arrondis sont de bon augure pour les affaires quand on est, comme lui, directeur général de la Fédération française des industries jouet-puériculture (FJP). En 2016, il a noté une baisse de régime, avec 785 000 bébés seulement, 34 000 de moins qu’en 2014. Michel Moggio le déplore, mais ils n’en veut pas aux Françaises : « Elles font toujours autant d’enfants. Simplement, celles qui sont dans la tranche où on tombe enceinte (vers 28 ans pour le premier enfant, ndlr) sont un peu plus rares en ce moment. » À 1,93 enfant par femme en âge de procréer, la FJP ne se plaint pas : les Allemandes sont à 1,50 ! Nous finirons par les les vaincre. Nonobstant, en 2016, la FJP enregistre un morose -1 % du chiffre d’affaires sur le premier âge (790 millions d’euros).
Il y a les fluctuations de la natalité, certes. Mais par ailleurs, serait-il vraiment raisonnable de dépenser plus que nous ne le faisons aujourd’hui pour les bébés ? Pour le dire autrement, n’aurait-on pas atteint une sorte de haut plateau des ventes, où tous les besoins des consommateurs sont comblés, et même au-delà ? Michel Moggio préfère ne pas se prononcer. Modestie remarquable, tant l’habileté avec laquelle les industriels ont réussi à vendre aux parents des produits de puériculture totalement inutiles force l’admiration.
Bien entendu, il faudra toujours des couches. Mais quel démiurge du