Au procès en appel du Mediator, qui s’est ouvert ce lundi 9 janvier, les victimes repartent presque de zéro. Le marathon judiciaire a commencé il y a plus de dix ans, avec l’ouverture d’une enquête préliminaire en février 2010. Le procès en première instance a, lui, duré neuf mois, de septembre 2019 à juin 2020. Suite à l’appel formulé par le laboratoire Servier
En première instance, le laboratoire Servier a été condamné à 2,7 millions d’euros d’amende pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires » pour avoir continué à commercialiser un médicament dont les effets secondaires
Les pouvoirs publics fabriquent leurs propres interlocuteurs. Et la démocratie sanitaire demeure un nain politique face au poids du ministère de la Santé.
L’affaire du Mediator illustre les grandes difficultés des victimes de scandales sanitaires à être indemnisées. Outre de longs délais d’instruction, les dommages et intérêts n’atteignent pas les sommes records enregistrées dans d’autres pays, notamment aux États-Unis. En août 2019, par exemple, dans la crise des opioïdes, le premier laboratoire américain par son chiffre d’affaires, Johnson & Johnson, a été condamné à verser 572 millions de dollars (534 millions d’euros) à l’échelle du seul État de l’Oklahoma pour avoir contribué à la surconsommation de ses substances via des méthodes commerciales trompeuses. Dans l’affaire du Mediator, lors de ses réquisitions, le parquet n’avait demandé qu’11 millions d’euros d’amende à l’égard du laboratoire, l’équivalent… d’une journée de chiffre d’affaires de Servier.