À Compiègne, dans l’Oise, l’un des foyers français de l’épidémie de coronavirus, l’usine Sanofi ne chôme pas. Depuis la mi-mars, les cadences se sont accélérées pour produire deux fois plus de Doliprane : la demande de cet antidouleur à base de paracétamol a bondi de 150 % depuis que le ministre de la Santé Olivier Véran a déconseillé l’ibuprofène en cas de symptômes du Covid-19. Ce ne sera qu’une goutte d’eau dans les gains que le premier groupe pharmaceutique européen, comme beaucoup de ses concurrents, devrait réaliser dans le contexte de la pandémie mondiale. Les laboratoires y voient l’opportunité de restaurer leur image, passablement écornée ces dernières années. Tous affichent leurs efforts de recherche pour trouver traitements et vaccin (lire l’épisode 9 de la série En quarantaine) : le Français Sanofi et le britannique GlaxoSmithKline ont ainsi annoncé ce mardi une « collaboration sans précédent » pour élaborer un vaccin, dont les essais cliniques pourraient commencer à l’automne prochain.
Les profits devraient aussi être sonnants et trébuchants. Selon nos informations, Sanofi Pasteur, la branche consacrée aux vaccins (15 % des activités du groupe), enregistre une forte hausse de ses commandes