De Londres
Et soudain, le virus a muté. Ça devait sans doute arriver. Il y avait d’abord eu cette escapade de Catherine Calderwood, la directrice de la santé du gouvernement écossais, dans sa résidence secondaire de la côte est, non loin d’Edimbourg, en plein confinement début avril. Puis la débauche de Neil Ferguson, membre du groupe de conseillers scientifiques du gouvernement britannique. « Erreur de jugement », avait plaidé cet épidémiologiste de l’Imperial College, coupable d’avoir ouvert sa porte à sa maîtresse mariée alors qu’il avait contribué à instaurer la règle du « Restez à la maison », en vigueur au Royaume-Uni au moins jusqu’à début juin. Démission, pour les deux. Ajoutez à ça la mauvaise foi de Nigel Farage, visité par la police après être allé filmer sur les plages du Sud anglais un « scandale de l’immigration »
Coronavirus + non-respect du confinement = possibles toux et fièvre, mais surtout, chez ceux qui ont respecté les règles, colère qui s’étale à longueur de colonnes dans les journaux. « C’est au-delà de l’insulte », explose dans le Guardian un homme qui n’a pu accompagner sa mère cancéreuse dans ses derniers jours de vie. « Comment un Premier ministre peut-il donner une conférence de presse où il ment si ouvertement ? », s’interroge un jeune père qui n’a pas encore pu présenter à sa famille son bébé de 2 mois. L’affront a même réveillé Wendy Nowak, habituée des Jours et retraitée anti-Brexit devant l’éternel. Accro des réseaux sociaux, disparue de la toile après la victoire électorale de Boris Johnson en décembre dernier (lire l’épisode 11, « Le Brexit garanti avec conservateurs »), elle a refait surface au printemps et publie désormais toutes les heures sur son compte Facebook

Pour bien comprendre, il faut rembobiner. Dominic Cummings, pour ceux qui ne connaîtraient pas l’animal, c’est le Mr Hyde du docteur Johnson.