De Londres
Long time no see. Cela faisait plus de trois mois que les négociateurs du Brexit ne s’étaient pas fréquentés en chair et en os, Covid-19 oblige. Trois mois, autant dire une éternité à l’échelle des onze mois disponibles pour dessiner les contours de la nouvelle relation commerciale et sécuritaire entre le Royaume-Uni brexité et l’Union européenne (UE). Rendez-vous à Bruxelles, donc, ce lundi, pour une semaine intensive de discussions. Pas question de se serrer la main. Tension palpable alors que la perspective d’un accord reste très hypothétique ? Pensez-vous, il s’agit uniquement d’éviter la propagation du coronavirus, même si une bonne partie des acteurs concernés l’a déjà contracté. Que faire de ses mains quand on ne peut les serrer ? Déjà, en mars dernier, une photo d’une précédente rencontre disait tout : Michel Barnier, le négociateur européen, et David Frost, l’homme britannique du Brexit, s’agrippent à leurs dossiers et fixent l’objectif, chacun coincé devant son drapeau. Michel Barnier vêtu de bleu, comme le bleu de l’Europe, comme le bleu de ses yeux ; David Frost, plus petit et cravate rouge un peu décalée.
Avant de venir, chacun a posé sur Twitter les jalons de la discussion. Les dernières sessions de négociation, par vidéoconférence, n’ont guère permis d’avancer. « Nous utiliserons au mieux nos discussions intensives des semaines et des mois à venir », assure le chef de file des 27. Michel Barnier a promis un peu plus tôt d’être