Mis en place dans les mairies lors de la crise des gilets jaunes, les cahiers de doléances sont désormais loin des regards, dans les archives départementales (lire l’épisode 1, « À la recherche des doléances perdues »). Les citoyens y interpelaient Emmanuel Macron. Cet été, « Les Jours » en publient des extraits, bruts.
«Monsieur le président Macron, le 9/01/2019
Quinze ans que nous sommes à la retraite et nous n’avons pas touché un centime d’augmentation et voilà qu’aujourd’hui, vous nous mettez une taxe CSG pour notre couple. C’est vraiment un coup de canif. C’est plus de 500 euros par an. C’est un scandale, une honte, car nous avons payé tout au long de notre vie taxes, impôts, sécurité sociale, cotisations, etc. Nos petits-enfants et enfants en pâtissent ; il faut revenir Monsieur le Président à plus de modération pour les retraités car les femmes sont moins aidées.
Nous demandons l’arrêt purement et simplement de la CSG et de nous redonner tout ce que vous nous avez pris et pas dans six mois. Voilà ! En ce qui concerne les retraités : les laisser savourer leur retraite bien gagnée. Il faut aussi augmenter le smic et aider les jeunes.
Il va falloir entendre ces sanglots avant qu’on disparaisse. »
«Madame le Maire
Je suis de ces Parisiens pauvres que le pouvoir oligarchique de la France a repoussés toujours plus loin de la capitale par gentrification et remplacement. Je suis la dernière moule gauloise accrochée au rocher.
- L’immigration a détruit ma vie depuis 40 ans, transformant le paradis en enfer.
- La France est gérée comme une entreprise : baisse permanente des coûts, redistribution toujours plus faible aux travailleurs et toujours plus forte aux actionnaires. Baisse de la qualité des services publics. Qui sont les actionnaires de la France ?
- Aucune liberté d’expression. On part en prison si on dit la vérité.
- Endogamie des élites. Les mêmes se cooptant, il n’y a pas d’ascenseur social.
- Ingérence étrangère. On a le choix entre Israël et la Russie. Quid de la France dans tout ça ?
- RIC toute matière !!!
· Immigration
· « Progrès » sociétaux
Un gilet jaune en colère (j’ai fait toutes les manifs). »
«Monsieur le Président,
Je vous remercie de votre initiative citoyenne, par contre je ne suis pas certain que toutes les doléances seront lues. Néanmoins, je vais saisir cette opportunité pour vous faire part de mes griefs. J’habite une petite commune, Saint-Julien-aux-Bois, en Corrèze. Je peux vous dire que dès le début de la première revendication des gilets jaunes “Non à l’augmentation des taxes sur les carburants”, je fus de suite solidaire pour les motifs suivants : je ne suis pas sûr que cette taxe supplémentaire contribue à assainir notre planète qui continuera malheureusement à être polluée par d’autres occupants que les Français.
Saint-Julien-aux-Bois est une petite commune de 440 habitants située à 50 km de grandes villes, aussi pour que ce soit pour aller travailler, faire ses courses, faire des études, se soigner, etc. il nous est obligatoire de posséder un moyen de locomotion et de préférence une voiture, car nous n’avons pas de transports en commun. Les taxes trop élevées sur le prix du carburant plombent considérablement le budget d’une famille et je ne parle même pas des taxes afférentes aux véhicules.
Le renouvellement d’un moyen de locomotion moins énergivore coûte bien trop cher pour des petits ou moyens budgets. Le problème est le même concernant le chauffage de nos habitations rurales n’ayant pas le gaz de ville (dommage que le mouvement des gilets jaunes a engendré des violences et dégradations inacceptables).
Si vous avez besoin d’augmenter les recettes et éponger le déficit de l’État :
- Rétablissez l’ISF
- Diminuez les effectifs et les avantages mirobolants des 577 députés et des 348 sénateurs (lisez le livre Pilleurs d’État de Philippe Pascot)
- Taxez les banques sur leurs bénéfices, après tout c’est grâce aux petits épargnants (281 milliards d’euros sur les livrets et assurances) que les banques font des bénéfices
- Arrêtez l’immigration qui est une certaine forme d’esclavage moderne qui coûte plus cher qu’elle ne rapporte. Supprimez les avantages consentis aux exilés qui fuient leur patrie au détriment de ceux qui ont servi la France
- Relancez l’industrialisation française et européenne. Arrêtons de vendre à la Chine, à l’Afrique notre savoir-faire (cela contribuera à diminuer le chômage en France)
- Mettez un terme aux fraudes et évasions fiscales de nos artistes et sportifs
- Et de grâce, arrêtez d’augmenter les impôts des classes sociales petites, moyennes et des retraités qui ne profitent d’aucuns avantages sociaux et qui sont les plus taxés par l’État français.
Recevez mes salutations distinguées. »
«Monsieur le Président,
J’espère que vous aurez le courage de tenir bon car nous avons besoin de faire des réformes. Notre pays va mal et ce n’est pas en saccageant tout que l’on avance. Donc tenez bon ! »
«Quels sont les problèmes, les dysfonctionnements, les injustices dont vous souhaitez faire part (par ordre de priorité) ?
– Heure d’hiver. Puisque vous nous interpellez pour remettre les pendules à l’heure, tandis que nous n’avons jamais été consulté en ce temps-là pour tordre les aiguilles…
Quelles sont les solutions que vous proposez ou les idées que vous souhaitez voir approfondies ?
– Il faut rétablir l’heure TU (heure du soleil au zénith). Ce sera beaucoup mieux pour nous et les animaux et aussi pour tout l’écosystème de la vie : puisque vous aspirez à un monde écologique… À noter que l’heure d’hiver étant déjà celle que les Boches nous ont imposée depuis 1940 ! »