«Cadence, cadence, cadence !!! C’est bien, Carolle. » Dans la forêt de Fontainebleau, en Seine-et-Marne, à l’abri des arbres pour rechercher un peu de fraîcheur, Alex Ménal encourage Carolle Zahi à l’entraînement. La sprinteuse disputera le 100 m et le 4 x 100 m aux championnats du monde d’athlétisme à Londres entre le 4 et le 13 août. À quelques jours de la compétition, le coach, lunettes de soleil relevées sur le crâne, concentré mais souriant, travaille sur les points faibles de son athlète. Ici, le rythme dans les derniers mètres. Récemment, ces exercices ont payé lorsque Carolle Zahi est devenue championne de France et a battu son record personnel grâce à une très bonne seconde partie de course (lire l’épisode 4, « Et 11 s 13 plus tard, Carolle Zahi est championne de France »). Alex Ménal nourrit de grands espoirs pour son athlète avec laquelle il travaille depuis maintenant cinq ans.
Entraîneur des sprinteurs au sein du club Athlé Sud 77 à Fontainebleau mais également encadrant du pôle « espoirs » de la même ville, Alex Ménal, 44 ans, gère un groupe d’une quinzaine de coureurs (lire l’épisode 2, « Le 100 m est une course de fond »). Outre Carolle Zahi, deux autres des sprinteuses de cette « école de Fontainebleau » participeront aux championnats du monde : Estelle Raffaï, qui disputera le 200 m et le 4 x 100 m, et Deborah Sananes, sélectionnée sur le 400 m et le 4 x 400 m. De son côté, Floriane Gnafoua, concurrente et coéquipière de Carolle Zahi sur 100 m, s’est blessée lors des championnats d’Europe « espoirs » en Pologne mi-juillet et ne disputera pas l’épreuve reine à Londres. Alex Ménal exerce son métier d’entraîneur depuis 2004 et c’est peut-être la plus belle génération d’athlètes qu’il a eue sous ses ordres.
Originaire de Guadeloupe, il n’avait au départ pas envisagé faire une carrière dans l’athlétisme. « Je faisais du foot et mon entraîneur, qui était à la fois entraîneur de foot et prof d’EPS, m’a dit : “Tu cours trop vite pour faire du foot, va à l’athlé.” » Le club d’athlétisme n’est qu’à 100 mètres, Alex Ménal, 13 ans, décide d’y faire un essai. Après une compétition, l’entraîneur lui conseille de poursuivre. Entre 1985 et 1991, il s’entraîne sur l’île, où Jacky Verzier le repère.