Les occasions ne sont pas nombreuses de faire quelque chose d’un peu fun quand on est membre de l’assemblée qui vote les lois de l’État américain du Tennessee. Alors évidemment, quand l’idée est née d’interdire l’utilisation non sollicitée de la voix des artistes de la musique – vivants ou morts –, cette bande de déglingos des sous-amendements a longuement cogité pour lui trouver un nom à sa hauteur. Voici donc le « Ensuring Likeness Voice And Image Security Act » – soit le « Elvis Act ». Car oui, on peut être très sérieux sur le droit et pas les derniers sur la poilade. Mais ce nom choisi n’est absolument pas un détail, car le business de la musique et celui d’Elvis avant tout pèse lourd dans le Tennessee, grâce au parc d’attractions qu’est devenue sa maison de Memphis, Graceland. L’Elvis Act de 2024 est d’ailleurs une mise à jour d’un premier texte de 1984 complètement téléguidé par la multinationale héritière des droits du King, qui étendait alors la protection des droits sur la personnalité publique d’un·e artiste après sa mort.
Désormais, cette protection s’étendra dans le Tennessee à la voix des artistes avec, dans le viseur, l’explosion récente des outils de clonage vocal, comme nous l’avons raconté dans cette enquête, L’attaque des clones vocaux.