Les occasions ne sont pas nombreuses de faire quelque chose d’un peu fun quand on est membre de l’assemblée qui vote les lois de l’État américain du Tennessee. Alors évidemment, quand l’idée est née d’interdire l’utilisation non sollicitée de la voix des artistes de la musique
Désormais, cette protection s’étendra dans le Tennessee à la voix des artistes avec, dans le viseur, l’explosion récente des outils de clonage vocal, comme nous l’avons raconté dans cette enquête, L’attaque des clones vocaux. Le texte, proposé en janvier seulement, a d’ailleurs été voté à une vitesse rare sous la pression des syndicats d’artistes, des artistes eux-mêmes et des maisons de disques qui exploitent les enregistrements de ces musiciens et musiciennes. Il faut dire que ça part dans tous les sens en ce moment, entre les clones bricolés sur YouTube et le site britannique Jammable qui permet de créer des chansons avec la voix d’Adele, George Michael, Amy Winehouse ou… Elvis, et fait bouillir les frais d’avocats des deux côtés de l’Atlantique.
Dans ce contexte, la nouvelle législation du Tennessee a été votée quelques semaines à peine avant une tribune publiée aux États-Unis par une ligue de musiciens, l’Artist Rights Alliance, qui demande de « cesser d’utiliser l’intelligence artificielle pour porter atteinte et dévaloriser les droits des artistes humains » (ce qui pose la question des droits des artistes non-humains, mais on s’égare). Parmi les signataires, on trouve Billie Eilish, J Balvin, Katy Perry, Pearl Jam, Robert Smith, Stevie Wonder ou les ayants droit de Bob Marley : largement de quoi mettre publiquement la pression sur les législateurs américains sur la question du clonage vocal par intelligence artificielle.