En ce 19 mars 2020, alors que la France vient tout juste de décider de se confiner face à la pandémie de Covid, le Jacques-Saadé, lui, effectue ses premiers essais en mer. Floqué du nom du fondateur de la CMA CGM, le navire est une vitrine à plus d’un titre pour la compagnie basée à Marseille. Plus grand porte-conteneurs battant pavillon français, le Jacques-Saadé est aussi le premier de l’entreprise à être propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL)
Pour donner des gages de bonne conduite écologique, le secteur maritime carbure de plus en plus au GNL, facile à transporter sur les tankers. Fortement refroidi, à -160 degrés, le gaz est ensuite compressé et devient 600 fois moins volumineux. La CMA CGM en a fait l’axe principal de son action pour réduire son impact environnemental. Première grande compagnie, en 2017, à passer commande de neuf cargos géants propulsés au GNL, elle a signé fin 2019 un accord avec TotalEnergies pour ravitailler en gaz liquéfié, pendant dix ans, les porte-conteneurs de taille un peu plus modeste dans le port de Marseille-Fos. Selon ses chiffres actualisés, la CMA CGM compte, à ce jour, 32 porte-conteneurs propulsés au GNL, sur près de 600 au total.

Tous les grands transporteurs de marchandises n’ont pas fait le même choix. Si MSC a mis à l’eau son premier navire de croisière propulsé au GNL l’été dernier au large de Saint-Nazaire, la seconde compagnie mondiale, Maersk, a décidé de se concentrer sur les « carburants verts », produits à base de biomasse ou de déchets végétaux