Le plancton tremble de peur
Fin du monde. Chaque midi, « Les Jours » vous offrent une mauvaise nouvelle. Aujourd’hui, un séisme dans la chaîne alimentaire.
Voici une belle série noire, une jolie histoire d’effets en cascade comme cette obsession en raffole
En décembre dernier, des scientifiques lancent l’alerte sur Radio-Canada : la quantité de plancton au large de la province de Terre-Neuve-et-Labrador est en chute libre
Pierre Pepin, chercheur au ministère canadien des Pêches et des Océans, explique avoir mesuré « un déclin de quasiment 50 % de la biomasse de zooplancton »
Embêtant car, avec son cousin le phytoplancton, il est le premier maillon de la chaîne alimentaire dans les océans
Qui dit moins de plancton dit donc potentielle disparition de ses prédateurs
Gênant aussi, car ces petits organismes luttent contre les gaz à effet de serre : ce sont des aspirateurs à carbone et de formidables poumons
Nous leur devons pas moins de la moitié de l’oxygène que nous respirons, explique Colomban de Vargas, chercheur au CNRS : dingo, non ?
Pour le moment, Pierre Pepin refuse de s’avancer sur les causes de l’effondrement du stock au Canada, mystère…
Mais pour les pêcheurs de la zone, il n’y a pas d’énigme, les coupables sont connus : ce sont les navires sismiques, expliquent-ils dans un article très complet du site iPolitics
Selon eux, le poisson est aux abonnés absents dans les zones où opèrent ces bateaux, qui envoient des impulsions au fond des mers pour détecter de nouveaux gisements de gaz ou du pétrole… et éviter ainsi une pénurie de carburant
Et ils citent une étude australienne de 2017, qui montre que les tests sismiques peuvent détruire le plancton
Les pêcheurs ont donc demandé l’arrêt de ces techniques exploratoires, sans succès pour l’instant
À demain (si on tient jusque-là).