HIV : la menace climatique
Fin du monde. Chaque midi, « Les Jours » vous offrent une mauvaise nouvelle. Aujourd’hui, la pandémie en Afrique.
Il y a les moustiques porteurs de virus qui s’aventurent dans des contrées autrefois trop froides
Il y a les victimes des vagues de chaleur toujours plus fréquentes, toujours plus intenses dans le monde
Désormais, il y a aussi une étude, publiée par la revue scientifique Plos One, qui pointe un autre effet sur la santé du changement climatique : celui-ci pourrait être associé à un boom du HIV
Pour comprendre comment, poussons quelques dominos
L’épidémiologiste américaine Andrea Low a travaillé sur le cas du Lesotho, où la pandémie de sida est aujourd’hui, si ce n’est au point mort, au moins sous contrôle
Elle a d’abord observé où les sécheresses avaient frappé entre 2014 et 2016, puis elle a mouliné ces données avec celles d’une enquête nationale sur l’épidémie de VIH menée en 2016 et en 2017
Résultat : « La sécheresse au Lesotho est liée à une prévalence supérieure de HIV chez les filles de 15 à 19 ans dans les zones rurales (…) et avec des comportements à risques renforcés chez celles âgées de 15 à 24 ans »
Essentiellement pour des raisons statistiques, la chercheuse se refuse cependant à affirmer que les faibles précipitations sont la cause directe de la hausse du nombre de contaminations
Mais, dans une interview donnée à Libération, elle rappelle que le changement climatique devrait entraîner des migrations conséquentes de populations
Or, celles-ci, loin de chez elles et appauvries, pourraient ne plus bénéficier de la même qualité de soins et des mêmes traitements… et par là même filer un bien mauvais coup de pouce à l’épidémie de sida
À demain (si on tient jusque-là).