Le soleil tiède d’un printemps hâtif nous ragaillardit. Les boues de l’hiver glacial ont séché. En six mois de siège par les armées prussiennes, la misère a étendu son linceul noir sur les faubourgs de la grande cité. Paris a eu froid, Paris a eu faim, mais Paris, plus que toutes, est en République et ne la livrera pas, ni aux Allemands ni aux monarchistes ruraux, l’air est au tambour et au clairon. L’air est à une nouvelle série des Jours pour raconter ce qui, en ce 21 février 1871, s’esquisse comme une révolution…
Souvenons-nous. Le 19 juillet 1870, l’Empire français déclare la guerre au royaume prussien. Sur les grands boulevards, une foule fanfaronne sur l’air des lampions : « À Berlin ! À Berlin ! » De défaites en débâcle, l’empereur Napoléon III capitule à Sedan le 2 septembre, prisonnier de guerre, le « Sire de Fisch-Ton-Kan » signe dans une bouffonnerie meurtrière la fin de son règne. Ah ! Cruel revers… Au matin du 4 septembre, le dernier ministère de l’Empire fait afficher :