«Je vois avec regret qu’il y a deux camps qui se forment à l’Assemblée », déplore Jules Babick, élu du Xe arrondissement, à la séance du 1er mai. Par une majorité absolue de 45 votants contre 23, a été votée la formation d’un Comité de salut public, chargé, en somme, de diriger la Commune à quelques-uns. Ils ont voté pour, les représentants du parti unitaire et centralisateur, et contre, ceux du parti fédératif, distingue Le Cri du peuple, qui s’entortille en écrivant : « Pour la première fois, dans le sein de la Commune, la manifestation de deux courants d’idées, qui ne s’étaient point encore nettement déterminés, et qu’il fallait voir s’accuser une bonne fois, pour que la discussion fût plus féconde, et que les deux parties se faisant équilibre, séparées par la théorie, mais la main dans la main pour le combat, marchassent parallèlement vers la victoire. »
Mazette ! siffle Pierre Leprévôt, le vieux garde national du 191e de Belleville, nous voilà drôlement épaté pour aller « parallèlement ». Chez César, le marchand de vin, il nous repeint le tableau, en couleurs sombres. Au fond de la scène, le fort d’Issy, pilonné, écroulé, momentanément abandonné, sous le feu effroyable de 250 pièces d’artillerie versaillaise, puis réoccupé, alors qu’un enfant dont on ne sait que le nom, Dufour, chargeait une brouette de cartouches et de gargousses pour se faire sauter et avec lui la voûte d’entrée aux casemates.