Cette fois, il n’a pas opté pour un discours sans notes. Emmanuel Macron est debout devant son pupitre, son texte sous les yeux, devant 2 000 personnes rassemblées au Zénith de Montpellier, lors d’un meeting stratégique pour son mouvement, En marche, à l’automne 2016. Il en est à la troisième et dernière étape de son « diagnostic » de l’état du pays, construit notamment grâce à une grande opération de porte-à-porte, qui ressemble déjà à un préalable à l’officialisation de sa candidature – elle interviendra un mois plus tard. Au programme du jour, le « vivre ensemble ». Si la formule est éculée, le discours qu’Emmanuel Macron déroule constitue l’une des fiertés de sa plume, Quentin Lafay. « Il parlait pour la première fois d’immigration, de réfugiés, de solidarité. C’était un texte important pour poser ses premières idées sur le sujet. Il voulait que ce soit très incarné, avec des exemples concrets, des histoires, des trajectoires… » Emmanuel Macron évoque notamment celles des frères Fabien et Jean-Michel Clain, qui ont quitté le quartier du Mirail à Toulouse pour aller faire le djihad et, à l’opposé, celle de Mohed Altrad, parti à l’adolescence de Raqqa en Syrie vers la France, pour y devenir entrepreneur puis président du Montpellier Hérault Rugby – et aujourd’hui soutien du candidat. « Emmanuel Macron a apprécié le discours », se souvient sa plume. D’ailleurs, il s’y est tenu presque mot pour mot.
En campagne électorale, la communication fournit quotidiennement les fameux « éléments de langage » – ou « EDL », selon l’acronyme désormais consacré chez les communicants et allègrement repris par les journalistes – qui visent à coordonner les déclarations des différents porte-parole.