«Mais pourquoi n’a-t-il pas mis ses bottes ? » En visite dans une ferme bio de Seine-et-Marne, lundi 13 février, Benoît Hamon a revêtu un classique costume trois-quarts. Avant d’arriver, il a déposé une gerbe sur la tombe d’Ilan Halimi, en hommage au jeune homme de confession juive torturé et assassiné en 2006. Ses chaussures cirées brillent sur les chemins terreux et humides. Une journaliste du quotidien local s’en étonne, presque choquée : « Il ne joue pas le jeu, pourquoi ? » L’occasion rêvée pour Michel Pouzol, député socialiste de l’Essonne, de mettre en valeur la sobriété affichée par le candidat dont il est l’un des porte-parole : « J’ai vu des hommes politiques arriver en tracteur dans ce genre de déplacement. Ce n’est pas le style de Benoît de verser dans les artifices de com. » Depuis la primaire de gauche, le ton de la campagne de Benoît Hamon joue et surjoue la simplicité, sans surenchère de communication. Et le candidat entend conserver cette ligne pendant la présidentielle.
Dans son équipe, les violons sont bien accordés. « C’est un adepte de la tempérance. Il parle quand il a des choses à dire. Il ne privilégiera jamais la forme sur le fond », avance aussi son conseiller en communication, Franck Chaumont, qui travaille avec Benoît Hamon depuis son court passage au ministère de l’Éducation nationale, en 2014.