Nous voilà, vous voilà désormais confinés sur Les Jours. En l’espace de deux semaines, le coronavirus ou Covid-19, selon le doux nom que vous souhaiterez lui donner, a contaminé toutes les conversations, chaque instant de la vie quotidienne, le moindre geste, ce moment un peu gênant où, alors qu’on va embrasser une joue ou serrer une main, on se ravise soudain, ce moment tout aussi gênant où l’on chante deux fois Joyeux anniversaire pour atteindre la durée optimale de lavage de paluches. Même qu’un président de la République a dû rappeler que oui, il faut se laver les mains, faisant lui-même le geste à l’écran. C’était ce jeudi soir à 20 heures : Emmanuel Macron a pris la parole pour décrire « cette épidémie qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens ». Rien moins que « la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle ».
Il a suffi, ainsi que l’expliquaient Les Jours dans un épisode de La fin du monde (on ne rit pas), d’un battement d’aile de chauve-souris en Chine, d’un animal ressemblant furieusement à un artichaut, le pangolin, et d’un amateur de la chair de cette bestiole sur un marché de Wuhan pour en arriver quatre mois plus tard aux annonces d’Emmanuel Macron. Entre-temps et à l’heure où nous écrivons, 4 700 personnes sont mortes, plus de 130 000 sont contaminées, aucune zone de la planète n’y échappe. En France, 2 876 cas étaient recensés ce jeudi, 600 de plus que la veille, pour 61 décès.