Nouveau rendez-vous avec le docteur Yannick Gottwalles. Le week-end dernier, avec un de ses confrères de Mulhouse, le chef des urgences de Colmar, dans le Haut-Rhin, lançait l’alerte sur la situation catastrophique dans l’Est de la France, aux avant-postes de la crise du Covid-19 (lire l’épisode 5, « Macron : la guerre des retranchés »). Quelques jours plus tard, le médecin expliquait aux Jours qu’il redoutait, face à la saturation, de devoir faire un choix entre les patients (lire l’épisode 6, « “On va faire une médecine de guerre” »). Nous avons tenu à garder le lien avec Yannick Gottwalles. Dans ce nouvel entretien, il appelle à un confinement total et raconte les décisions difficiles à prendre en pleine épidémie de coronavirus.
Lundi, vous me disiez être dans le « dégradé du dégradé du dégradé » aux urgences de Colmar. Comment la situation a-t-elle évolué ?
C’est paradoxal : on a l’impression que les choses vont mieux et tournent plus rapidement parce que les circuits sont maintenant clairement établis, et que tout le monde a pris ses repères. Alors que si on regarde les chiffres c’est exactement l’inverse. Le nombre de cas continue à augmenter, le nombre d’hospitalisations continue à augmenter, le nombre de patients gravement atteints nécessitant une réanimation continue à augmenter.
Ça veut dire que vous vous êtes adaptés à une situation critique ?
Tout à fait.