«Un virus ne s’arrête pas aux frontières. » Vous vous souvenez de cette phrase que les membres du gouvernement répétaient comme un mantra il y a quelques semaines, pour écarter les demandes de l’extrême droite de fermer le pays ? Maintenant que nous sommes tous coincés à notre domicile, nouvelle frontière qui s’impose à nous, cette défense de la libre-circulation des personnes à travers le monde, et surtout sur notre continent
Prenez ce qui se passe en Allemagne. Tout en fermant ses frontières avec la France, la Suisse, le Danemark, le Luxembourg et l’Autriche, le pays le plus peuplé de l’Union européenne a, pour l’instant, choisi un confinement « light ». Les commerces non indispensables ont été fermés, les rassemblements interdits, les écoles closes et, à partir de ce lundi, les regroupements dans l’espace public de plus deux personnes n’appartenant pas au même foyer sont proscrits. Mais, à condition d’être seul, chacun peut sortir de chez soi et ce, sans aucune limite. Seuls les länder de Bavière et de Sarre ont décidé d’avoir une attitude plus ferme, en adoptant les mêmes mesures que la France et l’Italie. Petite différence : on fait confiance à la population pour respecter les règles et aucun justificatif n’est nécessaire pour aller travailler par exemple. Mais ce confinement total, entré en vigueur samedi à minuit, ne fait pas l’unanimité dans le pays : Saskia Eskena, coprésidente du SPD, le parti social-démocrate, a ainsi déclaré que cette « interdiction de quitter son domicile est drastique et aurait d’énormes effets négatifs ».

Comment expliquer une telle attitude ? Peut-être parce que, si le nombre de malades est plus important en Allemagne qu’en France, le nombre de décès est bien moindre (26 220 cas de coronavirus sont actuellement répertoriés et 111 décès constatés en Allemagne, contre 16 720 cas et dont 676 décès en France).