De Londres
«Too close, too close » (« trop proche, trop proche »), c’est désormais le refrain d’Helen Cadiou avec ses collègues du University College de Londres, le livreur de la chaîne de supermarchés Tesco ou même sa fille, partie il y a trois semaines passer quelques jours de vacances en Italie et revenue patraque à la maison. Devenue farouche, la responsable de l’assurance qualité pour les programmes de recherche de l’université, que Les Jours suivent dans la série Anarchy in the UK consacrée à l’avant et à l’après-Brexit, va aussi d’effarement en effarement. « Par exemple, les oncologues ou encore les pharmaciens de l’hôpital travaillent actuellement sans aucune protection, s’indigne-t-elle. L’un des responsables de la pharmacie de l’hôpital m’a dit qu’il n’était pas choqué, qu’ils pariaient sur 25 % d’absentéisme à cause du virus, et qu’ils pourraient faire face. » Helen travaille de chez elle depuis une semaine. Elle s’est tout de même rendue au bureau à pied récemment. « Les gens étaient très peu nombreux, mais ils voulaient tous s’approcher de moi. Personne ne respectait les distances de sécurité, certains étaient à deux sur un seul écran. » La chercheuse a dû également batailler, avec plusieurs collègues, pour faire cesser il y a dix jours les déplacements liés aux essais cliniques en cours. « On faisait passer les gens d’un hôpital à l’autre, il y avait un risque de transmettre la maladie. » Encore une initiative privée, individuelle, comme ça semble être le cas depuis le début de l’épidémie.