Les virologues chinois sont réputés être parmi les meilleurs au monde. Ils ont beaucoup travaillé, fin 2019, pour isoler le nouveau virus qui sévit alors depuis déjà plusieurs semaines dans la région de Wuhan, dans le centre du pays. Le 9 janvier 2020, le prestigieux magazine américain Science explique que son génome vient d’être séquencé avec succès. Et dans la foulée, les scientifiques chinois ont déjà mis au point un test pour pouvoir l’identifier. Quelques jours plus tard, ils rendent ces données publiques et accessibles au plus grand nombre. Pour tenter de contrôler la propagation du Sars-CoV-2, ces tests vont rapidement se multiplier dans les pays voisins, à Taïwan, mais aussi à Hong Kong, et surtout en Corée du Sud, qui décide de les pratiquer à grande échelle. Mi-mars, 20 000 personnes sont testées par jour à travers le pays, sur une population de 52 millions d’habitants. À cette période, la France n’en est pas au même stade d’évolution de l’épidémie mais, lorsque le confinement commence, le mardi 17 mars, un peu plus d’un millier de tests seulement y sont effectués quotidiennement, selon les chiffres communiqués par le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.
Comme en Italie quelques jours auparavant, les Français découvrent alors que, partout, le matériel, et en particulier les masques, manquent : dans les hôpitaux, les Ehpad (lire l’épisode 14, « Dans les Ehpad, le drame à huis clos »), les laboratoires, les entreprises… Les stocks stratégiques ont été asséchés à partir de 2011 et n’ont pas été reconstitués malgré la progression de l’épidémie