C’est la grande inconnue du premier tour. Personne ne sait prédire l’abstention au soir du 10 avril prochain, à l’issue d’une campagne présidentielle loin d’avoir passionné les foules. Dans la crainte qu’elle soit élevée, les candidates et candidats accélèrent le rythme dans la dernière ligne droite, avec pour objectif de mobiliser massivement
Pendant la présidentielle de 2012, le candidat François Hollande avait organisé une grande opération de porte-à-porte sur le modèle états-unien, supervisée par le cabinet Liégey-Muller-Pons. Quatre ans plus tard, les trois cofondateurs avaient mis leurs données et leur expertise au service de la « grande marche » d’Emmanuel Macron, préalable à la structuration de son mouvement, puis à sa candidature à l’Élysée. Cette année, c’est le logiciel Qomon qui a raflé la mise et équipe plusieurs candidats, dont Yannick Jadot (Europe Écologie - Les Verts) et Valérie Pécresse (Les Républicains). Le premier a organisé une grande campagne de phoning pour assurer le remplissage du Zénith de Paris, ce dimanche 27 mars, après la récente annulation de deux de ses meetings, à Bordeaux puis à Toulouse. La seconde, en nette perte de vitesse ces dernières semaines (lire l’épisode 1, « Présidentielle : le show et le froid »), a lancé une vaste opération de « boîtage », autrement dit de dépôt de programmes dans les boîtes aux lettres, en 8 millions d’exemplaires, sous la houlette de son directeur de campagne, Patrick Stefanini. En ciblant les zones de distribution selon deux critères : les résultats de la droite aux derniers scrutins présidentiels et là où ses scores ont baissé au profit d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen en 2017.

— Photo Édouard Bride/Hans Lucas.
Qomon appartient à une nouvelle génération de logiciels, très pratico-pratiques.