«Comment ça, il est désormais autorisé d’attraper le Covid à Paris, mais uniquement à proximité des pharmacies ? » « Tu connais la blague sur Novax Djocovid ? » Nouvelle édition de votre Manuel de survie à l’apocalypse Covid, notre fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Ça passe. Après de nombreux rebondissements et deux semaines de débats souvent houleux, le passe vaccinal a été adopté dimanche par l’Assemblée nationale. On pensait l’affaire toute prête d’être conclue jeudi dernier, mais un tweet malencontreux du sénateur Les Républicains Bruno Retailleau laissant entendre que les députés s’étaient rangés aux vues des sénateurs et avaient simplifié la procédure a vexé les élus La République en marche et interrompu la commission mixte paritaire en cours. Ce qui a obligé les parlementaires à examiner de nouveau le texte. À l’issue de cette deuxième lecture, et comme l’article 45 de la Constitution le prévoit, les députés ont imposé leur vision. Le processus n’est cependant pas fini avant la promulgation de la loi : le Conseil constitutionnel a été saisi par l’opposition et devrait se prononcer cette semaine.
Ça passe pas. Le texte adopté met donc fin à la possibilité pour les personnes de plus de 16 ans de se faire tester pour activer le passe. Ce dernier ne sera donc valide qu’à deux conditions : être à jour de son schéma vaccinal ou avoir été atteint par le Covid il y a moins de six mois. Les non-vaccinés ne pourront donc plus se rendre dans les lieux recevant du public (bars, restaurants, cinémas, centres commerciaux de plus 20 000 mètres carrés) et il leur sera très compliqué d’emprunter les transports collectifs de longue distance. Pour prendre le train ou l’avion, la loi précise que les personnes non vaccinées devront obligatoirement justifier d’un « motif impérieux d’ordre familial ou de santé » ainsi que d’un test négatif. Il leur sera en revanche toujours possible d’accéder aux hôpitaux, aux centres de santé et aux Ehpad. Pas de changement enfin pour les jeunes âgés de 12 à 15 ans : ils continueront à pouvoir présenter le passe sanitaire actuel.
Et un faux passe pour la 2, un. Le passe vaccinal entrera progressivement en action : les personnes qui ont déjà reçu une dose ou ne sont pas à jour de leur rappel pourront continuer à aller au restaurant avec un simple test négatif. Mais, attention à ceux qui comptent utiliser un faux passe : les responsables des établissements seront autorisés à réclamer un document d’identité pour vérifier s’il n’y a pas de fraude. Et, si celle-ci est avérée, les tricheurs risquent en théorie gros : toute détention frauduleuse d’un faux passe sanitaire (qu’il soit falsifié ou emprunté à un tiers) est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Une peine portée à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende en cas de détention frauduleuse de plusieurs faux documents. Après, le risque de se faire prendre est faible : l’UMIH-Restauration, le syndicat des patrons de bars et restaurants, a demandé aux établissements de ne pas effectuer de contrôles d’identité. « On n’est pas formés à juger de la validité de ce passe et on n’a pas le temps », a ainsi déclaré Jean Terlon, vice-président de l’UMIH-Restauration.
Mille abords ! Après l’annulation jeudi dernier de l’arrêté préfectoral imposant le port du masque en extérieur partout à Paris (qui suivait une décision équivalente prise dans les Yvelines), le préfet de Paris et ceux des départements d’Île-de-France ont pris ce lundi un nouvel arrêté immédiatement applicable dans la région parisienne. Il fixe comme nouvelle règle d’imposer le masque dans « des situations dans lesquelles le risque que la distanciation sociale d’un mètre entre les personnes risque de ne pas être respectée ». Mais, attention, l’arrêté contient une liste de lieux où il faut porter le masque qui est tellement floue qu’on voit mal comment elle pourra être contrôlée. Sont désormais ainsi concernés les files d’attente, les marchés en extérieur et les manifestations de plus de dix personnes (là, ça va), mais aussi les arrêts de bus et de tramway et « leur proximité immédiate », les « abords des gares », des « centres commerciaux » à leurs « heures d’ouverture », ainsi que les « abords » des « établissements scolaires ou universitaires » et des « lieux de culte » aux « heures d’entrée et de sortie ». Et là, vous vous demandez où commence (et se termine) un « abord » ou une « proximité immédiate ». Peut-être que la justice aura à trancher si ce nouvel arrêté est de nouveau attaqué…
Nouvelle grève. Après la grève du 13 janvier dernier, qui a été massivement suivie, un nouvel appel à se mobiliser a été lancé pour jeudi prochain par plusieurs syndicats d’enseignants et d’organisations éducatives (FSU, Sud-Éducation, FCPE…). Ces derniers réclament des « réponses fortes, au-delà des engagements pris par le Premier ministre et le ministre de l’Éducation nationale ». Jeudi dernier, le gouvernement a promis de distribuer cinq millions de masques FFP2 d’ici à quelques semaines et de recruter « 3 300 contractuels de plus » afin de faire face aux absences des professeurs testés positifs.
Ça se tasse ? « Le scénario du pire s’éloigne, la décrue a commencé, le pic des infections au Covid-19 a été passé ces jours-ci, au moins en Île-de-France. » Parole d’Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, interrogé ce lundi sur France Inter.
Bottin sportif du Covid. Non vacciné, Novak Djokovic ne peut finalement pas jouer l’open d’Australie et a dû quitter le pays. La justice fédérale a confirmé ce dimanche l’annulation du visa du tennisman serbe, décidée par le gouvernement au motif qu’il constituait un « risque sanitaire ». S’il ne se vaccine pas, le numéro 1 mondial ne devrait pas non plus pouvoir jouer à Roland-Garros. Après avoir d’abord indiqué qu’une exception pourrait avoir lieu pour les sportifs, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a indiqué ce dimanche que le passe vaccinal serait nécessaire pour entrer dans un stade et qu’il concernait tout le monde, « spectateurs » et « pratiquants ».
Quand me faire vacciner ? Eh bien quand vous voulez, en fait, sitôt que vous avez plus de 5 ans (et si tu as 5 ans et que tu lis Les Jours, bravo). Suffit d’aller rôder sur sante.fr pour trouver l’adresse d’un centre près de chez soi. Et si vous avez plus de 65 ans, vous bénéficiez d’un numéro coupe-file, histoire d’avoir un rendez-vous plus vite pour une troisième dose et passer devant les jeunots : c’est le 0800 730 956. Et même que, passé 65 ans, vous pouvez vous présenter désormais sans rendez-vous dans un centre de vaccination. Une mesure étendue à ceux qui ne sont pas vaccinés du tout.
Que faire en attendant la sixième vague ? Éviter de vous faire avoir par des offres mirobolantes vous promettant la vie rêvée à Dubaï. Et ce en lisant L’arnaque, elle est vite répandue, notre nouvelle série signée Marjolaine Koch et Timothée de Rauglaudre, qui enquêtent dans le monde interlope du marketing sectaire. Où l’on vous assure gloire et fortune en apprenant le trading en ligne. Le premier épisode est à lire ici, moyennant un abonnement de 69 euros l’année (au lieu de 99) et promis, nous ne vous offrirons jamais en échange un appartement à Dubaï. Mais du bon journalisme, ça oui.
0800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.