Une femme qui cite un « spécialiste des vaccins » qui a lancé une « alerte » sur « LinkedIn » et assure que les « médecins n’ont pas le temps d’aller sur internet », une autre qui pense que les produits mis au point par Pfizer ou Moderna n’ont reçu qu’« une autorisation de mise sur le marché provisoire et qui est en phase d’expérimentation », un homme qui explique que des personnes ont perdu « leur bras » suite à la vaccination… Cette vidéo de militants anti-passe sanitaire (et anti-vaccins) expliquant
Dans les années 1990-2000, 90 % des Français étaient confiants vis-à-vis des vaccins. Après 2010, les méfiants étaient montés à 38 %.
Il serait cependant caricatural de réduire la problématique des antivax à la bêtise de (certains de) nos contemporains qui avalent la moindre intox sur le net face à un pouvoir rationnel et scientifique qui veut le bien de sa population (malgré elle). S’il y a des mouvements de résistance face aux vaccins, c’est aussi parce que le gouvernement multiplie les faux-pas et les changements de stratégie depuis le début de la crise sanitaire. L’opposition aux vaccins est bien souvent une opposition très logique à la politique macroniste, elle, pas très rationnelle. Souvenez-vous du protocole de 45 pages destiné aux résidents des Ehpad pour ne pas donner l’impression de vacciner les vieux contre leur gré (alors que cette population est la plus à risque) et comparez-le avec la quasi-obligation vaccinale imposée à tous les adultes avec le passe sanitaire. Dans ces conditions, les appels à la liberté lancés par les antivax (qui sont à la fois anti-passe) ne peuvent pas être écartés comme les manifestations d’un obscurantisme digne du Moyen-Âge. Tout cela s’inscrit dans une histoire et des tendances longues, mises sur le devant de la scène par la violence de la crise sanitaire qui bouleverse nos vies.

Les résistances aux vaccins sont en effet aussi vieilles que les vaccins eux-mêmes, comme l’écrivait Héloïse Rambert dans la série Dans la seringue (lire l’épisode 4, « La France et les vaccins, une histoire qui pique »).