En liberté conditionnelle

Nommé ministre de la Santé le 16 février 2020 à la suite de l’épisode des vidéos de Benjamin Griveaux (et de la démission du gouvernement d’Agnès Buzyn pour le remplacer), ce neurologue de profession, 41 ans, a eu la chance d’arriver une fois que la crise sanitaire était déclarée. Il n’a donc pas à se justifier d’avoir – comme sa prédécesseure – fait des déclarations rassurantes qui semblent complètement décalées aujourd’hui. Cet ancien socialiste rallié en 2017 à Macron montre aussi un talent certain pour dessiner, en direct sur BFMTV, sans règle et avec un magnifique stylo Montblanc (comptez 580 euros pour un modèle de base), un schéma expliquant la stratégie gouvernementale.

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Il y a celui qui protège le porteur et celui qui protège l’entourage. Le masque chirurgical (à trois plis) évite à celui qui le porte de répandre ses sécrétions vers son entourage. Il doit être renouvelé régulièrement. Avec son air de bec de canard, le masque FFP2 (pour « filtering facepiece », le 2 indiquant le niveau de protection – qui va de 1 à 3) est destiné à protéger celui qui le porte des contaminations extérieures (et ce pendant trois à huit heures grand max). Il existe enfin le masque grand public. Il est lavable (de cinq à trente fois) et peut-être utilisé pendant quatre heures. Il doit comporter la mention « filtration garantie » et le nombre de lavages possible. Que ce soit pour le masque chirurgical, le FFP2 ou le grand public, il ne faut pas le toucher une fois qu’il est en place sur son visage.

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Fièvre ? Toux sèche ? Fatigue ? Voire brusque perte de l’odorat ou difficultés respiratoires ? Alors peut-être hébergez-vous le virus le plus célèbre – en attendant le prochain – du XXI^e siècle. Le (ou la) Covid-19 (pour « coronavirus disease 2019 ») est causée par un agent pathogène respiratoire découvert à Wuhan, en Chine, fin 2019, le virus Sars-CoV-2. Depuis, on a retrouvé sa trace avant même les premiers décès en Chine, en Italie ou en France dès novembre 2019. Début 2020, en moins de trois mois, le Covid-19 provoque une pandémie mondiale. En décembre 2021, il a occasionné le décès de plus de 5,2 millions de personnes sur la planète. On suspecte, sans preuve encore définitive, que la maladie ait voyagé depuis une chauve-souris en passant par un autre animal – mais pas forcément un pangolin du marché de Wuhan. Des causes environnementales derrière la crise ? Oui oui oui. Depuis l’apparition de la pandémie, des vaccins ont été créées, dont l’administration a démarré fin 2020. Et des « variants » du virus – Delta, Omicron, etc. – sont eux aussi apparus…

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Pendant que la France était en quarantaine au printemps 2020, lui œuvrait au déconfinement. Et pendant que la France se déconfinait, lui entrait en quarantaine à Matignon. Le 3 juillet 2020, ce technocrate pur jus est nommé Premier ministre à la suite d’Édouard Philippe qui, de sa haute taille, commençait à faire un peu trop d’ombre à Emmanuel Macron. Jamais ministre ni député, Jean Castex, 56 ans, est surtout connu pour son origine sarkozyste – il fut secrétaire général adjoint de l’Élysée jusqu’en 2012, après avoir été conseiller social de Nicolas Sarkozy. Au fil de l’épidémie, l’ancien monsieur Déconfinement est également devenu monsieur Couvre-feu, puis monsieur Reconfinement et enfin monsieur Redéconfinement… En attendant la prochaine mission. Ça s’appelle une carrière.

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Créé le 11 mars 2020 à l’initiative d’Emmanuel Macron pour éclairer les décisions de l’exécutif sur la crise sanitaire, le comité est constitué, en plus de son président Jean-François Delfraissy, spécialiste en immunologie, de dix-sept autres experts. Parmi eux, trois infectiologues : Yazdan Yazdanpanah (hôpital Bichat, Paris), Denis Malvy (groupe hospitalier Pellegrin, Bordeaux) et Catherine Chirouze (CHU de Besançon) ainsi qu’un épidémiologiste, Arnaud Fontanet (Institut Pasteur), un virologue, Bruno Lina (université Claude-Bernard Lyon-1), et un immunologue, Jean-Laurent Casanova (Institut des maladies génétiques Imagine de la faculté de médecine de l’université de Paris). Mais aussi Lila Bouadma, une réanimatrice, Pierre-Louis Druais, un médecin généraliste membre de la Haute Autorité de santé, Franck Chauvin, oncologue et président du Haut Conseil de la santé publique, Angèle Consoli, pédopsychiatre à la Pitié-Salpétrière, Olivier Guérin, président de la société française de gériatrie. Six membres ne sont pas médecins : le sociologue Daniel Benamouzig, le mathématicien Simon Cauchemez, l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, le spécialiste des nouvelles technologies Aymeril Hoang, le vétérinaire Thierry Lefrançois et la présidente d’ATD Quart Monde Marie-Aleth Grard. Ses avis sont publiés sur le site du ministère de la Santé. Le fameux promoteur de l’hydrochloroquine Didier Raoult faisait partie du Conseil avant de décider de le quitter dès mars 2020.

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Porte-parole du gouvernement depuis juillet 2020, Gabriel Attal a pour principale tâche de faire, chaque mercredi midi, le compte-rendu du Conseil des ministres sans dévoiler les principales annonces du Conseil de défense sanitaire quand il a lieu dans la matinée. À l’aise à l’oral et avec son air de jeune homme de bonne famille, le benjamin du gouvernement (il a 32 ans) sait utiliser des formules suffisamment vagues et prudentes pour prolonger le suspense. Avant, la vie de Gabriel Attal a été plutôt facile : père producteur de cinéma, enfance passée à l’École alsacienne, études à Sciences-Po… Il a milité au Parti socialiste et travaillé comme conseiller de Marisol Touraine au ministère de la Santé avant de rejoindre Emmanuel Macron et d’être élu député des Hauts-de-Seine en 2017.

Devenu en 2020 ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal succède en juillet 2023 à Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale.
Le 9 janvier 2024, il devient Premier ministre.


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En 2020, il avait déclaré « la guerre » au virus puis avait promis le « retour des jours heureux » au parfum de programme du Conseil national de la Résistance. Cette année, l’ambition d’Emmanuel Macron est plus modeste : « vivre avec le virus » et « retrouver notre art de vivre à la française ». Il faut dire qu’entre-temps le Président s’est rendu compte que l’épidémie ne pouvait pas être vaincue par les mots. Autre déception, le Covid-19 ne respecte même pas la fonction présidentielle ! Après d’autres chefs d’État, Emmanuel Macron a été contaminé et malade en décembre (légèrement, le bulletin de santé officiel mentionnant de la « fatigue », de la « toux » et des « courbatures »). Aujourd’hui, il se prépare à l’après-Covid et à la future campagne présidentielle. Il a même évoqué une sorte de nouveau grand débat. Se réunira-t-on bientôt pour répondre à la question : « Êtes-vous pour ou contre le virus ? » ?

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