«Comment ça, le vaccin Pfizer a été filmé en petite tenue avec une espionne russe ? », « Attention à l’indigestion de QR codes quand les restos vont rouvrir le 9 juin ! », Nouvelle édition du Journal de reredéconfinement, votre fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Ça pass vraiment partout. Le gouvernement a précisé ce mardi les conditions dans lesquelles le pass sanitaire devrait être utilisé à partir du 9 juin, la prochaine étape du déconfinement (restaurants et bars rouverts à l’intérieur, couvre-feu à 23 heures, etc). Pour assister à un événement de plus de 1 000 personnes, il faudra soit présenter l’outil carnet de l’application TousAntiCovid, soit un QR code donnant le résultat de son test virologique. Le pass sera exigé pour les enfants dès 11 ans (mais il pourra s’agir dans ce cas du résultat d’un test antigénique salivaire) ainsi que pour les touristes étrangers. Les lieux concernés seront (attention, la liste est longue) : les chapiteaux, les salles de théâtre, les salles de spectacles sportifs ou culturels, les salles de conférence, les salons et foires d’exposition, les parcs à thèmes, les festivals de plein air (assis ou debout), les grands casinos, les stades, établissements de plein air et établissements sportifs couverts, les compétitions sportives de plein air en extérieur, les croisières et bateaux à passagers avec hébergements ainsi que tous les événements spécifiquement localisés (comme un bal organisé par une collectivité). Alors que le Club Med avait dit envisager de demander un test négatif à ses clients, il n’est en revanche pas question de demander le pass pour entrer dans un hôtel, un camping ou un club de vacances. « Le pass sanitaire ne peut s’appliquer qu’aux cas définis par la loi et tout autre usage est illégal », explique Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique.
Un nouveau cahier au menu. Le cahier ou carnet de rappel mis en place en octobre dernier sous forme papier dans les restaurants va revenir le 9 juin prochain, mais pourra prendre une forme numérique. L’application TousAntiCovid sera dotée d’une option permettant de s’enregistrer en entrant dans une salle de restaurant et d’être ensuite rappelé si on est cas contact. Les restaurateurs pourront ainsi afficher un QR code à l’entrée de leurs établissements, afin que les clients le scannent. Il n’est cependant pas prévu de nouveau scan au moment du départ : les personnes seront considérées comme présentes dans le lieu durant deux heures. L’alerte envoyée pourra prendre deux formes : orange si une personne ayant fréquenté le lieu au même moment est testée positive dans les jours suivants, rouge si cela concerne trois personnes ou plus. Il ne sera cependant pas nécessaire d’utiliser un cahier de rappel en terrasse ou au cinéma. Sont ciblés « les espaces clos mal aérés où le port du masque n’est pas continu », indique ainsi le cabinet de Cédric O au Parisien.
Efficacité contestée. L’efficacité de ces différents procédés de traçage des populations est cependant très incertaine. D’une part, on ne dispose d’aucun bilan de la première expérience des cahiers de rappel dans les restaurants ; d’autre part, Le Monde vient de publier une grande enquête menée avec plusieurs journaux européens sur 23 pays de l’UE, qui conclut qu’il est impossible de mesurer l’utilité des applications de traçage. Selon le quotidien, on sait que depuis le début de la pandémie, 90 millions d’Européens ont téléchargé une telle application (soit 22 % de la population) et que 1,1 million de tests positifs y ont été enregistrés (soit 4,7 % des cas détectés). Mais on ignore comment les citoyens les utilisent véritablement : activent-ils ces applications en sortant de chez eux, suivent-ils ensuite les recommandations de s’isoler et de se tester après avoir reçu une alerte ? Mystère. « StopCovid [l’ancien nom de TousAntiCovid] est une application aveugle, peut-être la plus aveugle qui ait jamais existé », déclare ainsi au Monde Aymeril Hoang, l’ancien conseiller du gouvernement qui avait coordonné le lancement de l’application.
Kompromat anti-Pfizer ? Discréditer le vaccin Pfizer au profit d’AstraZeneca contre rémunération, c’est la mystérieuse proposition qu’ont reçue lundi plusieurs youtubeurs animant des chaînes de vulgarisation scientifique. Le partenariat, proposé par une agence de communication au profit d’un client anonyme, prévoyait de faire un « bilan de l’efficacité des vaccins proposés en Europe » et d’en conclure que « le taux de mortalité parmi les personnes vaccinées par le vaccin Pfizer [était] presque trois fois supérieur à celui de la population vaccinée avec AstraZeneca ». Une affirmation parfaitement fantaisiste. Personne ne sait pour l’instant qui est derrière cette campagne mais tous les regards se tournent vers la Russie. La campagne de promotion du vaccin Sputnik V lui ressemble presque mot pour mot. « Les études montrent qu’il y a significativement plus de décès suivant la vaccination avec Pfizer qu’avec AstraZeneca », peut-on lire sur le compte Twitter officiel tenu par l’Institut Gamaleya de Moscou, qui a mis au point le vaccin Sputnik V. « Je ne sais pas d’où ça vient, je ne sais pas si ça vient de France ou de l’étranger », a commenté le ministre de la Santé Olivier Véran ce mardi. C’est minable, c’est dangereux, c’est irresponsable et ça ne marche pas. » Depuis sa divulgation, l’opération a effectivement peu de chance de fonctionner.
Le Moderna bon pour les ados. Alors que le vaccin mis au point par Pfizer est déjà autorisé pour les adolescents aux États-Unis, Moderna a annoncé ce mardi que son vaccin était « hautement efficace » chez les personnes âgées de 12 à 17 ans. La société américaine compte déposer des demandes d’autorisation pour cette tranche d’âge auprès des régulateurs dans le monde « début juin ».
L’Institut Pasteur toujours optimiste. Les nouvelles projections réalisées par l’Institut Pasteur laissent espérer un été tranquille sur le front de l’épidémie. « Si l’on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu’au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s’attend pas à observer cet été de reprise importante de l’épidémie liée au variant B117 [le variant britannique] sous les conditions de contrôle qui avaient été mises en œuvre durant l’été 2020 », résume Arnaud Fontanet à France Info. Les modèles prévoient ainsi que, même s’il y a une hausse des contaminations, la décrue actuelle fait que le système hospitalier pourra l’absorber. Attention, cependant : « Le fait que le virus circule peu durant l’été n’écarte pas le risque de reprise cet automne, avertit l’Institut Pasteur. Pour limiter ce risque, il est important de maintenir l’effort de vaccination cet été et s’assurer qu’on atteigne un niveau de couverture vaccinale élevé à la rentrée. »
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur Sante.fr, où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En embarquant à bord du jet privé des Jours, destination Belfast. C’est en effet ici que se tient notre nouvelle série Belfast and furious, où Juliette Démas, accompagnée du photographe Paulo Nunes dos Santos, nous raconte une Irlande du nord sous tension : ici, dans une ville déjà étanche entre communautés catholique et protestante, le Brexit est venu raviver des cicatrices mal refermées. Pour embarquer avec nous, il ne vous en coûtera que le prix d’un abonnement, accessible en cliquant ici.
800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.