«Ce virus anglais, il est chez nous alors ? », « Ça marche le site pour se faire vacciner ? » Nouvel épisode du Journal de redéconfinement (oui, logique, après celui de couvre-feu et de reconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Variant britannique deviendra grand… Selon une étude de l’Inserm (à consulter ici, en pdf), le variant britannique du coronavirus, dénommé VOC 202012/01, pourrait devenir « dominant » en France entre la « fin février et mi-mars ». Représentant entre 1 et 2 % des cas actuellement, il est beaucoup plus contagieux que la souche d’origine et son incidence devrait donc progresser dans les prochaines semaines. L’Inserm étudie deux scénarios : une diffusion 50 % ou 70 % plus rapide du VOC 202012/01. Dans les deux cas, le variant finirait par s’imposer d’ici quelques semaines. Mais les effets de la mise en place du couvre-feu à 18 heures
Retards de livraison. Les laboratoires Pfizer et BioNTech ne pourront pas livrer à la France cette semaine les 500 000 doses prévues. Du fait de travaux dans l’usine de production de Puurs, en Belgique, destinés à augmenter la capacité de production future, seulement 360 000 doses seront fournies. Mais ce retard devrait être comblé « à la fin du premier trimestre », selon Agnès Pannier-Runacher. « À partir de la semaine prochaine, nous aurons 520 000 livraisons hebdomadaires », a assuré la ministre déléguée à l’Industrie ce lundi.
Retard dans les rendez-vous. Depuis ce lundi, les personnes de plus de 75 ans et celles atteintes de pathologies à haut risque peuvent théoriquement se faire vacciner. Mais tout est dans le « théorique ». En effet, plus d’un million de rendez-vous ont été pris depuis jeudi et certains centres de vaccination affichent déjà complets jusqu’au 17 mars. Sur le site Doctolib (sur lequel on peut prendre les rendez-vous en ligne), on peut lire pour certains lieux : « Tous les rendez-vous de vaccination ont déjà été réservés. De nouvelles disponibilités seront accessibles dans les prochains jours. » Bref, il faudra faire preuve de patience pour recevoir sa dose du vaccin. Et relire en attendant cet épisode de Nouvelle vague qui prévenait, dès la semaine dernière, que les centres de vaccination allaient tourner à vide…
Effets très secondaires. Treize personnes âgées très fragiles sont décédées suite à l’injection du vaccin en Norvège. « Les rapports pourraient indiquer que les effets secondaires courants des vaccins à ARN messager, tels que la fièvre et les nausées, ont pu entraîner la mort de certains patients fragiles », selon les autorités sanitaires norvégiennes. Celles-ci recommandent donc d’éviter de vacciner les personnes en fin de vie. « Pour ceux qui ont de toute façon une durée de vie restante très courte, le bénéfice du vaccin peut être marginal ou sans importance. »
Sanofi cherchera moins. Selon des sources syndicales, le groupe pharmaceutique Sanofi veut supprimer 400 postes dans sa branche recherche et développement. Ces postes sont inclus dans le millier de suppressions de postes annoncé l’été dernier, même si la direction refuse de confirmer l’information. A priori, cette nouvelle n’a rien à voir avec l’épidémie et n’a donc pas sa place dans ce journal… Sauf que, souvenez-vous, le groupe français a annoncé début décembre avoir pris du retard dans la production de son vaccin contre le Covid, qui ne devrait être disponible que fin 2021. Naturellement, les syndicats font le lien entre les deux informations. Selon Thierry Bodin de la CGT, « Sanofi ne cesse de perdre des compétences. Regardez ce qu’il se passe sur le vaccin, là aussi ! Ces pertes d’expertise qu’on a eues ces dernières années, on les paie cash ». La CGT a lancé un appel à débrayer le 19 janvier pour protester contre ce plan.
Vaccin Leaks. L’Agence européenne du médicament (AEM) avait révélé avoir fait l’objet d’une attaque informatique alors qu’elle s’apprêtait à donner son autorisation au vaccin de Pfizer. Des documents internes à l’organisation ont bien fuité et été mis en ligne par des hackers sur un site russe. Le Monde, qui y a eu accès, les a analysés. Pas de scandale à l’horizon. Cependant, des échanges de mails montrent que l’agence a fait l’objet de pressions de la Commission européenne pour donner rapidement son feu vert mais qu’elle a résisté. L’AEM attendait de Pfizer des données supplémentaires sur les lots commercialisés, car elle les soupçonnait de ne pas être de la même qualité que ceux utilisés pour faire les essais cliniques. Finalement, les informations données par Pfizer ont satisfait l’AEM qui a donné son autorisation de commercialisation, mais après le Royaume-Uni ou les États-Unis.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Quand me faire vacciner ? Si vous avez plus de 75 ans, alors oui, vous pouvez vous inscrire sur Sante.fr (n’espérez pas vous faire vacciner demain matin, en revanche).
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? Rien de tel qu’une série des Jours pour faire passer ces heures étranges : voici L’hydre, une enquête de Thierry Lévêque sur la piste des nouveaux jihads et de leurs nouveaux visages. La série démarre avec le procès d’Abdel Khalik Khamallah, qui menait sa guerre depuis son canapé de Wattrelos : il était le community manager de l’État islamique pour la France. Une nouvelle enquête à découvrir en vous abonnant ici.