«C’est quoi une “épidémie dans l’épidémie” ? », « Bah, ils sont où les vaccins anglais ? » Nouvel épisode du Journal de redéconfinement (oui, logique, après celui de couvre-feu et de reconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Ça chauffe. De nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre le Covid-19 et ses variants accélérateurs seront prises « en fin de semaine », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ce jeudi matin sur France Inter. À 14 heures, c’était au tour d’Olivier Véran, ministre de la Santé, de venir détailler ce qui alimente actuellement les débats à la tête de l’État, lors de son point presse hebdomadaire sur l’épidémie. « Nous sommes sur un plateau montant », a-t-il confirmé, avec 10 % de cas positifs supplémentaires chaque semaine. Le virus circule ainsi « plus vite » a dit Olivier Véran, et le couvre-feu à 18 heures instauré depuis le 16 janvier « ne freine pas suffisamment » sa propagation. « Ces deux dernières semaines, il y a désormais plus de cas graves à l’hôpital que de personnes pouvant en sortir », a ajouté le ministre de la Santé. Quelque 250 patients sont désormais admis en réanimation chaque jour. La faute, notamment, à la circulation des différents variants plus contagieux du coronavirus. « Ce que nous voulons éviter, c’est une épidémie dans l’épidémie qui n’est pas encore véritablement visible en France, a continué Olivier Véran, mais dont tout nous laisse à penser qu’elle sera une réalité très vite et très fort si nous ne faisons rien. » Le constat est donc sans appel, ne manque que la forme du serrage de vis à venir, qui pourrait aller, selon des sources gouvernementales citées notamment par Le Monde, d’un couvre-feu couplé à un confinement le week-end, à un allongement des vacances de février avec interdiction des déplacements interrégionaux. Si un nouveau confinement est décidé par l’exécutif, il sera soumis à un vote consultatif du Parlement dans le courant de la semaine prochaine, a annoncé le Premier ministre Jean Castex.
Ça souffle. Le vaccin Pfizer-BioNTech est efficace contre les variants britannique et sud-africain, selon une étude préliminaire publiée mercredi. Le vaccin serait légèrement moins efficace contre le variant venu d’Afrique du Sud, mais il permettrait malgré tout de lutter efficacement contre cette version du Covid-19. Cette étude a été menée en laboratoire sur une partie des mutations, pas sur les variants en eux-mêmes, a précisé Pfizer, mais ses résultats s’alignent néanmoins sur des études précédentes menées depuis l’apparition de ces souches plus contagieuses de virus à travers le monde. « Ces résultats ne rendent pas nécessaire un nouveau vaccin pour lutter contre les variants émergents, a estimé Pfizer dans la presse. Le laboratoire américain a toutefois ajouté que son partenaire BioNTech se prépare à mettre au point un vaccin spécifique contre un éventuel variant plus récalcitrant.
Ça dose. La guéguerre entre l’Union européenne et le Royaume-Uni pour la livraison des doses du vaccin d’AstraZeneca tourne au vinaigre. Le laboratoire aurait prévu de ne livrer que 40 % des quelque 100 millions de doses que l’UE estime prévues dans son contrat pour le premier trimestre 2021, ce qu’AstraZeneca conteste. Dans le même temps, les livraisons se poursuivent normalement outre-Manche, où la presse s’est saisie du sujet. « Attendez votre tour ! L’Union européenne égoïste veut nos vaccins », a titré le tabloïd Daily Express, tandis que le Times rappelait que le Royaume-Uni dispose de « plus [de doses] que nécessaire ». Le Financial Times a pointé pour sa part que « l’UE demande des vaccins britanniques pour compenser son insuffisance de doses » et sa désorganisation. Le divorce entre l’Europe et le Royaume-Uni se passe donc très bien.
Ça ferme. La demande étant plus forte que les vaccins déjà livrés, un rendez-vous sur trois va devoir être décalé dans les Hauts-de-France, selon l’Agence régionale de santé. Il s’agit de donner la priorité aux 60 000 personnes ayant déjà reçu une première dose dans la région. Même situation compliquée à Lyon, où le maire Grégory Doucet a annoncé que des retards dans les livraisons de vaccins au centre de vaccination de Gerland allaient entraîner la déprogrammation d’une partie des rendez-vous déjà pris sur les deux prochaines semaines.
Ça lit. Les ventes de bandes dessinées ont progressé de 6 % en 2020, malgré les deux confinements qui ont entraîné la fermeture des librairies et rayons des grandes surfaces, selon l’étude annuelle de l’institut GFK publiée à l’occasion du 48e festival de la bande dessinée d’Angoulême. Celui-ci se tiendra principalement en ligne ces vendredi et samedi. Si l’année 2020 a connu un ralentissement des sorties (-12 %), les ventes se sont rattrapées sur le catalogue de classiques du secteur. Un livre acheté sur cinq est aujourd’hui une BD en France.
Quand me faire vacciner ? Si vous avez plus de 75 ans, alors oui, vous pouvez vous inscrire sur santé.fr (n’espérez pas vous faire vacciner demain matin, en revanche).
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En pénétrant dans un service spécialisé de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) chargé de la traque numérique des pédocriminels. Dans notre série La science du crime, Catherine Mallaval et Mathieu Nocent poussent la porte de ce bureau pour raconter le travail titanesque mené dans l’affaire Romain Farina. Dans les ordinateurs de ce directeur d’école et instituteur interpellé pour viols aggravés et agressions sexuelles sur mineurs en 2015, la gendarmerie a retrouvé des milliers de photos et de vidéos qui ont permis d’identifier près de 50 victimes, mais aussi d’apprendre à mieux déjouer les stratégie des pédocriminels qui s’échangent des images dans des recoins toujours plus cachés du web. Abonnez-vous pour lire ce récit avec le code BONNEANNEE2021 valable jusqu’au 31 janvier.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.