C’est un classique des conférences de presse gouvernementales sur le Covid-19 depuis début novembre. À un moment, le Premier ministre Jean Castex donne la parole à Élisabeth Borne sur le « très important sujet du télétravail ». La ministre du Travail prend alors un ton sévère pour rappeler que le « télétravail doit être la règle » afin de diminuer le nombre de contaminations, qu’elle « discute avec les organisations patronales et les DRH » et qu’il « faut se mobiliser » ou se « remobiliser » afin « que les mesures nécessaires soient prises ». Ensuite, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin prend la parole pour dire que les personnes qui se promènent dehors sans raison valable à un horaire interdit (après 18 heures depuis mi-janvier, est-il besoin de vous le rappeler ?), c’est 135 euros et circulez, y a rien à voir ! Et nous voilà encore une fois devant un spectacle qui résume l’essence du macronisme : avec les particuliers, le non-respect de la loi est sanctionné ; avec les entreprises, on cherche à convaincre.
Résultat de cette attitude plus que coulante avec les directions des entreprises : si le télétravail est aujourd’hui le quotidien de très nombreux salariés, il pourrait être beaucoup plus développé. Et ce constat, ce ne sont pas quelques syndicalistes gauchistes qui le font, il vient des autorités elles-mêmes. Selon Élisabeth Borne, qui s’appuie sur