«Hein, ça va être dur mais ça va pas durer ? », « L’AstraZeneca est devenu super ? » Nouvel épisode du Journal de redéconfinement (oui, logique, après celui de couvre-feu et de reconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Durcissement ou relâchement à venir ? Les déclarations gouvernementales sur notre avenir rere- ou déredéconfiné sont difficiles à interpréter. Ce lundi, à l’occasion d’une discussion impromptue avec un jeune homme à Stains, en Seine-Saint-Denis, Emmanuel Macron a déclaré qu’il faudrait « tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines », laissant donc entendre que le couvre-feu pourrait prendre fin à l’issue de cette période. Ce mardi, son Premier ministre a parlé au contraire de semaines à venir « difficiles ». Jean Castex, qui s’exprimait devant les députés La République en marche, a cependant ajouté que l’approche territorialisée pour endiguer la propagation du virus restait, pour l’heure, l’option principale. Cela veut-il dire que la vingtaine de départements placés « sous vigilance renforcée » va devoir vivre avec un confinement le week-end, comme à Dunkerque et dans les Alpes-Maritimes (lire l’épisode 61, « Peut-on reconfiner local pour panser global ? ») ? On devrait bientôt connaître la réponse. Un conseil de défense sanitaire doit se tenir ce mercredi et le sujet sera à l’ordre du jour.
Variante Hidalgo… Jeudi soir, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d’Anne Hidalgo, proposait un confinement de trois semaines à Paris pour faire face à la remontée de l’épidémie de Covid-19 dans la capitale. Mais, ce lundi, la maire a pris une position totalement inverse, en déclarant qu’un confinement le week-end serait une mesure « difficile, dure, voire inhumaine » pour les Parisiens qui « vivent dans des appartements exigus, sans espace extérieur, parfois à plusieurs générations sous le même toit ». Plutôt qu’un confinement, l’élue socialiste propose que les cours à l’école puissent avoir lieu fenêtres ouvertes ou que les étudiants puissent accéder aux musées, théâtres et gymnases pour réviser au calme. Des idées qui ont suscité l’ironie de la droite parisienne. « Hier, c’était tout le monde chez soi et aujourd’hui, tout le monde dehors », s’est amusée la conseillère Nelly Garnier, proche de Rachida Dati.
La Réunion se termine à 18 heures. Sur l’île de la Réunion, le couvre-feu ne démarrait qu’à 22 heures mais le voilà désormais avancé à 18 heures à compter de ce vendredi 5 mars, a annoncé le préfet Jacques Billant, selon Réunion la 1ère, qui parle d’une « situation dégradée mais stable ».
Du AstraZeneca pour tous. Après l’avoir réservé aux personnes âgées de moins de 65 ans, la Haute Autorité de santé (HAS) change d’avis sur le vaccin AstraZeneca. Elle recommande maintenant de le délivrer à tout le monde sans limite d’âge. Dans un avis publié ce mardi, la HAS « considère que la place dans la stratégie vaccinale du vaccin AstraZeneca peut être élargie dès maintenant ». Elle s’appuie sur les premiers résultats de la campagne vaccinale en Écosse (réalisée pour toute la population avec ce vaccin), où les hospitalisations de personnes âgées ont fortement chuté. Dès ce lundi soir, le ministre de la santé, Olivier Véran, avait annoncé que les personnes âgées de 65 à 75 ans présentant des comorbidités pourraient désormais se faire inoculer le vaccin d’AstraZeneca.
Du AstraZeneca en stock. Cette recommandation tombe bien, car on dispose de nombreux stocks de ce vaccin. Au cours d’un point presse, le ministère de la Santé a indiqué que seulement 25 % des doses de ce produit qui ont été reçues en France ont été utilisées. « Sur AstraZeneca, il y a une situation qui est particulière : nous sommes dimanche soir à 24 %-25 % de consommation des stocks », a détaillé un porte-parole, contre « quasiment 70 % » en moyenne pour l’ensemble des vaccins disponibles. Destiné jusqu’à présent principalement aux professionnels de santé, l’AstraZeneca a mauvaise réputation. Il provoquerait des effets secondaires plus prononcés (des symptômes grippaux) et aurait une moindre efficacité contre le variant sud-africain.
Crache-tests. La France a « tout à fait les moyens en termes de tests et de moyens logistiques » d’arriver « vers la mi-mars à l’objectif de 300 000 tests par semaine ». Si c’est le ministre de l’Éducation nationale habitué à être contredit à la moindre de ses annonces qui le dit… Mais bon, il l’assure, Jean-Michel Blanquer, à l’occasion d’une visite d’une école en Haute-Saône, les tests salivaires vont bel et bien se développer dans les établissements scolaires. Et puis c’est rigolo puisqu’il s’agit de cracher dans un flacon (ou, pour les enfants les plus jeunes, de prélever leur salive à l’aide d’une pipette).
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur sante.fr où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En songeant qu’enfermé chez soi, ce n’est tout de même pas comme être en prison. Demandez, au hasard, à Nicolas Sarkozy que la perspective d’un confinement contraint et forcé a dû effleurer ce lundi en découvrant sa condamnation à trois ans de prison dont un ferme. Pour bien comprendre l’affaire qui l’a mené là, lisez donc les neuf épisodes de Sur écoute, la série d’Aurore Gorius qui a assisté à chaque instant de ce procès inédit dans l’histoire de la Ve République qui s’est tenu à la fin de l’année dernière. Pour ça, il faut s’abonner : 8,90 euros par mois ou 74 euros par an, même tarif pour tout le monde, ancien président de la République ou pas.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.