«C’est vrai que pour le nouveau confinement, on sera enfermés dehors ? », « Où ça, le sein de Jean Castex ? » Nouvel épisode de la première édition du Journal de rereconfinement (oui, on ne sait plus quoi inventer après celui de couvre-feu, du reconfinement et du redéconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Chouette, un nouveau confinement ! Depuis plusieurs jours, le gouvernement avait fait savoir que « de nouvelles mesures » devraient être prises dans les territoires où le taux d’incidence est élevé, notamment l’Île-de-France (où ce taux a atteint 446 pour 100 000 personnes) et les Hauts-de-France (où il est de 381). Il a finalement décidé « des mesures plus exigeantes » qu’un simple confinement le week-end (solution qui a été mise en œuvre à Dunkerque et dans les communes littorales des Alpes-Maritimes). Sont concernés à partir de ce vendredi soir minuit et pour une période d’au moins quatre semaines seize départements : les huit d’Île-de-France et les cinq des Hauts-de-France, ainsi que l’Eure, la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes. « Le confinement le week-end a eu un effet réel, mais le bilan montre qu’il est insuffisant pour casser la dynamique de l’épidémie », a justifié le Premier ministre Jean Castex lors de sa conférence de presse de ce jeudi soir.
…mais un confinement « dehors ». Pour ne pas nous lasser, le gouvernement inaugure de nouvelles règles pour ce confinement. Dans les seize départements concernés, on devra toujours remplir une attestation pour se déplacer, mais on a le droit de sortir toute la journée, puisqu’il n’y a pas de limitation de durée, du moins à condition de rester dans une limite de dix kilomètres autour de chez soi. Là, vous vous grattez la tête, déroutés par cette apparente absurdité ? Jean Castex vous explique tout : « Le temps a passé, nous avons appris par rapport aux précédents confinements. On se contamine moins quand on se promène en plein air qu’en restant sans masque à l’intérieur. » Des arguments que le président de la République Emmanuel Macron avait déjà développés ce mercredi soir devant des élus locaux, selon France Bleu. Les déplacements inter-régionaux seront aussi de nouveau interdits. Quant au couvre-feu, il reste en vigueur, mais passera à 19 heures dès ce samedi (pour coller au passage à l’heure d’été qui, faut suivre, est pour le week-end suivant). Bonne nouvelle donc, il sera possible de faire ses courses plus tard, mais en revanche plus d’aller s’acheter des fringues ou de se faire couper les cheveux. « Seuls les commerces vendant des biens de première nécessité resteront ouverts », a ajouté le Premier ministre. Ce qui représente quelque 110 000 commerces. Cependant, autre différence avec le dernier confinement, le livre et la musique sont cette fois-ci considérés comme essentiels : les librairies ne fermeront pas (enfin, si, le soir, à 19 heures).
École et travail : on ne change presque rien. Si les écoles restent ouvertes dans les seize départements (comme lors du deuxième confinement), les lycées devront tous passer en « demi-jauge » (certains l’étaient déjà). Quant au télétravail, il est, comme d’habitude, promu par le gouvernement, mais toujours pas obligatoire. Jean Castex a juste appelé les entreprises à laisser leurs salariés quatre jours sur cinq à la maison
Autosatisfaction, toujours. Afin d’éviter toute critique venant de ceux qui plaidaient depuis longtemps pour un reconfinement, Jean Castex s’est longuement justifié sur sa décision. « Depuis le mois de janvier, nous avons opté pour une stratégie qui nous distingue des pays voisins, a déclaré le Premier ministre. Nous avons écarté l’option du confinement car nous aurions dû infliger au pays un confinement de probablement trois mois. Cela aurait été excessif. Nous avons bien fait de ne pas suivre les prévisions de certains modèles. »
« Sûr et efficace »… L’avis était très attendu, et notamment du gouvernement français qui avait repoussé d’une heure sa conférence de presse pour l’occasion. L’Agence européenne des médicaments (AEM) a jugé ce jeudi que le vaccin élaboré par le laboratoire AstraZeneca était « sûr et efficace ». Emer Cooke, la directrice exécutive de l’AEM, a estimé lors d’une visioconférence que « les avantages [du vaccin] dans la protection des personnes contre le Covid-19, avec les risques associés de décès et d’hospitalisation, l’emportent sur les risques possibles ». À la suite de cette décision, plusieurs pays ont annoncé une reprise des vaccinations, l’Italie et la France notamment. Dès ce vendredi matin, « la Haute Autorité de santé actualisera sa recommandation afin que nous puissions reprendre dès [l’]après-midi la campagne », a ainsi indiqué Jean Castex. Qui sera, conformément à sa promesse lors de son entretien ce mardi soir sur BFMTV, l’un des premiers cobayes de ce retour en grâce d’AstraZeneca. Une inconnue encore : apercevra-t-on son sein lors de cette séance forcément télévisée comme celui du ministre de la Santé Olivier Véran il y a quelques semaines (lire l’épisode 54, « Olivier Véran, fier à bras ») ? Hâte…
…mais responsable de décès. Trois heures avant l’avis de l’AEM, une équipe de chercheurs de l’hôpital universitaire d’Oslo, en Norvège, a indiqué avoir établi un lien entre l’administration du vaccin AstraZeneca et l’apparition de thromboses, c’est-à-dire de caillots sanguins chez des patients. « Nous avons obtenu des résultats susceptibles d’expliquer l’évolution clinique de nos patients hospitalisés, a déclaré Pål André Holme, chef du service hématologie de l’hôpital. Ces résultats soutiennent l’hypothèse, que nous avions avancée plus tôt, selon laquelle ces patients ont développé une forte réponse immunitaire, ce qui a conduit à la formation d’anticorps, qui peuvent affecter les plaquettes et ainsi provoquer un thrombus. »
Un euro qui passe mal. Les enseignants pourront utiliser les tests salivaires proposés aux élèves par l’Éducation nationale mais il leur faudra débourser un euro. Une somme qui constitue le reste à charge appliqué par l’Assurance maladie et devrait leur être prélevée sur leur prochain remboursement de frais médicaux. Selon France Info, qui révèle l’information, les principaux syndicats enseignants jugent cette participation « déplacée et malvenue » au moment où l’Éducation nationale fait de ces tests un pilier de sa stratégie pour maintenir les écoles ouvertes.
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur sante.fr où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi..
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? Déjà en réfléchissant au nom de la nouvelle rubrique que Les Jours vont devoir créer pour remplacer celle-ci pour les seize départements qui passent en rereconfinement. Et, si vous êtes un Parisien ou une Parisienne, en allant desceller discrètement quelques pavés de votre rue pour monter une barricade. Car ça chauffe : au cours de la nuit dernière, le gouvernement a envoyé l’armée dans la capitale pour prendre le contrôle des canons de la Garde nationale, on s’est bien battus en ce 18 mars et… Ah oui, précisons : 18 mars 1871. Ce jour-là, l’insurrection est venue et c’est le titre du nouvel épisode de Cause Commune, la série écrite et dessinée par Éloi Valat en direct d’il y a 150 ans. Pour découvrir comment tout cela va tourner, abonne-toi, citoyenne, abonne-toi, citoyen !
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.