Depuis la rentrée de septembre dernier, et à l’inverse de ce qui s’était passé lors du premier confinement de mars 2020 ou des politiques de nos voisins européens, le gouvernement français a un dogme : il faut laisser quoi qu’il arrive les écoles ouvertes. C’est ce qui a été décidé lors du deuxième confinement en octobre, et c’est encore la décision prise la semaine dernière pour les seize départements qui sont passés sous confinement d’un nouveau type. Auxquels se sont ajoutés ce jeudi soir l’Aube, la Nièvre et le Rhône, désormais soumis au même régime qui inclut une nouvelle mesure, l’interdiction des rassemblements en extérieur à plus de six personnes. Et si on emploie le mot « dogme », c’est qu’il résume parfaitement les explications des ministres : « Nous sacralisons, nous sanctuarisons l’école parce que l’éducation est fondamentale pour notre pays », a ainsi lancé Olivier Véran en janvier. Ce jeudi, le ministre de la Santé a dit, citant carrément Nelson Mandela (« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde »), que la fermeture des écoles ne devait être envisagée qu’« en dernier recours ». Et il a simplement ajouté que le protocole sanitaire en vigueur dans les établissements allait être « renforcé », sans autre précision. Quant à ses collègues, ils n’arrêtent pas de répéter à quel point il faut être « fier » de ce choix de laisser les écoles ouvertes, tel Clément Beaune (Affaires européennes) ou, bien sûr, Jean-Michel Blanquer.
Mais alors que l’épidémie de Covid-19 ne donne aucun signe d’essoufflement, que les variants (plus contagieux) sont dominants, maintenir un tel dogme apparaît très étrange.