«On dit “vaccinodromes” ou “mégacentres” ? », « Puis-je déjeuner en paix ? ». Nouvel épisode du Journal de rereconfinement (oui, on ne sait plus quoi inventer après celui de couvre-feu, du reconfinement et du redéconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Trois départements en sursis. « Partout sur le territoire, l’épidémie s’accélère », a constaté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, à l’issue du Conseil des ministres. L’Aube, le Rhône et la Nièvre pourraient s’ajouter aux seize départements confinés depuis vendredi 19 mars à minuit. Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée, le Premier ministre, Jean Castex, n’a pas exclu un durcissement dans les jours à venir : « Nous allons continuer dans cette stratégie territorialisée. Nous la maintiendrons autant que cela sera possible. La troisième vague est extrêmement importante. Nous pourrions être amenés à durcir selon l’évolution de la pandémie », a-t-il déclaré.
Roselyne Bachelot à l’hôpital. Selon son entourage, la ministre de la Culture, âgée de 74 ans, a été acceptée « dans un état stable » à l’hôpital ce matin. Samedi, sur Twitter, Roselyne Bachelot avait annoncé être positive au Covid-19, bien qu’elle ait déjà reçu sa première dose de vaccin. La semaine dernière, elle avait aussi multiplié les rencontres avec les artistes, dont Michel Sardou, à qui elle avait remis les insignes de commandeur de la Légion d’honneur. Roselyne Bachelot est la seconde ministre du gouvernement Castex à être contaminée en moins d’une semaine, après la ministre du Travail, Élisabeth Borne, 59 ans, testée positive le 14 mars. Cette dernière a annoncé être sortie de l’hôpital ce mercredi matin.
Déjeuner tout seul. Fini la restauration collective. Et pour cause… Selon une récente étude menée par l’Institut Pasteur, les contaminations au travail représentent aujourd’hui pas moins de 15 % des cas identifiés de Covid-19. L’Institut estime même que près de la moitié des professionnels sont symptomatiques, et donc se savent malades, au moment de contaminer leurs collègues au bureau. Le gouvernement tente donc un serrage de vis, en encadrant les déjeuners sur le lieu de travail. Le secrétaire d’État chargé des Retraites et de la Santé du travail, Laurent Pietraszewski, a présenté une version actualisée du protocole sanitaire déjà en vigueur dans les entreprises, qui s’applique depuis ce mercredi 24 mars. Désormais, chaque salarié doit « déjeuner seul en laissant une place vide en face de soi, et en respectant strictement la règle de distanciation »
« Quel que soit leur nom ». « Mégacentres » ou « vaccinodromes » ? Le gouvernement vient d’annoncer l’ouverture, dans les prochaines semaines, de plusieurs dizaines de centres où seront injectées les doses de vaccins Moderna et Pfizer. Le Stade de France, situé dans le département de la Seine-Saint-Denis, l’un des plus touchés par l’épidémie, se transformera en vaccinodrome aux premiers jours d’avril. Mais attention à l’appellation. « On peut les appeler “vaccinodromes” ou “mégacentres”, quel que soit le nom », a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran, même si le premier terme avait initialement été très peu utilisé, car il rappelait l’échec des centres de vaccinations pendant l’épidémie de H1N1 en 2009. Pour accompagner la montée en puissance de la campagne vaccinale, les centres pourront être amenés à ouvrir « les jours fériés, les week-ends et même les nuits, s’il le faut », toujours selon Olivier Véran. Le lancement des vaccinodromes est désormais envisagé pour « suivre le rythme » des livraisons, estimées à 12 millions de doses au mois d’avril, contre 9,3 millions au mois de mars, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé. Plusieurs centres ont ouvert sur ce modèle ces dernières semaines, comme au stade Vélodrome de Marseille, où près de 1 500 personnes sont vaccinées chaque jour. Le service de santé des armées a aussi installé des centres de vaccination dans quatre de ses huit hôpitaux d’instructions sur le territoire, à Bordeaux, Metz, Toulon et Saint-Mandé (Val-de-Marne). Et près de 1 500 centres de vaccination ont ouvert sur tout le territoire.
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur Sante.fr où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En réfléchissant à la façon de contrer la fin du monde, par exemple : c’est tout l’objet de l’interview de la directrice générale d’Oxfam France, Cécile Duflot. Pour l’ancienne ministre, il faut s’inspirer de la riposte à la crise sanitaire, explique-t-elle à Cécile Cazenave dans l’épisode 6 de Fin du monde, fin du mois : « Face à la crise climatique, il faut faire la même chose : une logique de réponse planétaire, des mesures radicales, se départir de nos carcans habituels. » Pour tous les tuyaux contre la fin du monde, c’est simple : suffit de s’abonner aux Jours.
800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.