«C’est vrai que Blanquer était tellement énervé de devoir fermer les écoles qu’il a saboté les sites de l’Éducation nationale ? », « Quel rapport y a-t-il entre Napoléon et le Covid ? » Nouvel épisode du Journal de rereconfinement (oui, on ne sait plus quoi inventer après celui de couvre-feu, du reconfinement et du redéconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Retour du bug à la maison. Ce mardi devait marquer le retour de l’école à la maison pour les 12 millions d’élèves, dont les établissements ont fermé. Cela s’est souvent traduit par l’impossibilité de se connecter aux deux plateformes en ligne de l’éducation nationale : l’ENT (l’environnement numérique de travail, site utilisé pour communiquer entre enseignants et élèves) et l’école à la maison, site géré par le Centre national d’enseignement à distance (Cned) et permettant de faire cours en visioconférence. Une situation déjà expérimentée il y a un an, lors du début du premier confinement. Selon le syndicat Snes-FSU, ces « problèmes de connexion » ont été identifiés notamment en Île-de-France, dans le Grand-Est, en Normandie, ainsi que vers Orléans et Tours. Sur le site de l’ENT à Paris, on pouvait ainsi lire : « Pour permettre à chacun d’accéder à son réseau éducatif dans de bonnes conditions, nous avons limité le temps des sessions et instauré une logique de quota. Quand le nombre d’utilisateurs maximum est atteint, il vous faut patienter pour y accéder à votre tour. Désolé pour cette contrainte. Revenez et essayez à nouveau d’ici à quelques minutes. »
Des hackers buissonniers ? Faut-il voir derrière ces ratés l’impréparation de l’Éducation nationale ou des actes malveillants ? Sans surprise, c’est la deuxième hypothèse que privilégie Jean-Michel Blanquer. Selon le ministre de l’Éducation, le mauvais fonctionnement d’École Directe serait dû à « des attaques informatiques, apparemment venues de l’étranger pour empêcher les serveurs de fonctionner ». Et d’ajouter : « Le travail technique est en train d’être fait pour rétablir cela. Fort heureusement, cela ne touche pas tout le monde partout. » Même si le ministre n’a pas donné plus de précision sur ces attaques, l’hypothèse n’est pas si improbable. Selon Challenges, le Cned avait bien été victime d’une opération identique en mars 2020. Des pirates informatiques avaient saturé ses serveurs via de multiples tentatives de connexion simultanées. Quant aux problèmes de l’ENT, elles seraient dues, selon Blanquer, aux difficultés de l’hébergeur OVH, « qui a eu un incendie à Strasbourg il y a quelque temps et qui n’a donc pas pu faire face à l’afflux de connexions ce matin ». Une explication rejetée par le PDG d’OVH Michel Paulin. « OVHcloud n’est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d’éducation à distance, écrit ce dernier. L’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers. Des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez OVHcloud ! »
Écrans éducatifs. Avis aux parents d’enfants qui s’embêtent. Si les bugs de l’éducation nationale continuent cette semaine et que vous cherchez à distraire intelligemment votre progéniture, Lumni revient sur France 4. Tous les jours de 9 heures à 12 heures, la chaîne propose des cours par niveau du CP au CM2, à raison de cinq séances de cours réparties sur la matinée.
Devine quel ministre vient dîner ? C’est la polémique d’un week-end de Pâques pauvre en information. Selon un reportage de M6, des dîners tout aussi luxueux que clandestins auraient été organisés au palais Vivienne et, selon un témoin cité par la chaîne, des ministres y auraient participé. Depuis, ce témoin, identifié comme étant Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du palais Vivienne et connu pour être un fan de Napoléon Ier, s’est rétracté – « c’était un énorme poisson d’avril », a-t-il déclaré rames à la
Tu seras contaminé, mon fils. Autre polémique de week-end pascal, une messe de Pâques a été célébrée à l’église Saint-Eugène Sainte-Cécile, à Paris, sans aucune distanciation physique ni port du masque. La vidéo, diffusée par l’église elle-même sur YouTube (avant d’être retirée), montrait le prêtre mettre les hosties directement dans la bouche des fidèles et des baptisés plongés dans la même eau. Là aussi, une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » a été ouverte par le parquet.
Stade de vaccins. En décembre dernier, Olivier Véran rejetait les vaccinodromes, car il estimait que ces derniers n’avaient pas fonctionné lors de la crise H1N1 dix ans plus tôt. Mais finalement, le gouvernement a changé d’avis. Désormais, il prévoit de mettre en place 38 mégacentres de vaccination d’ici avril, ainsi que 200 à terme. Le premier vaccinodrome à avoir ouvert ses portes ce mardi est celui du Stade de France (à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis). Il devrait permettre de vacciner 10 000 personnes par semaine. Selon Le Monde, on peut même choisir son vaccin (Pfizer ou Moderna). Avis aux amateurs, il restait encore des places ce mardi pour se faire injecter dans les prochains jours le Moderna (moins populaire que le Pfizer, donc).
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur Sante.fr, où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En balançant votre chef, c’est une idée. « Si t’as pu décrocher un contrat, c’est grâce à tes gros seins » (entendu à France 2). « Je vais tout faire pour que tu aies un CDI et à ce moment-là, tu me laisseras te rouler une pelle et faire ce que j’ai envie de faire » (entendu à Europe 1). Ce genre de phrases, charmantes, est recueilli par le collectif Balance Ta Rédac, qui les publie sur les réseaux sociaux : une stratégie éprouvée dans de nombreux secteurs par des salariées pour dénoncer l’inaction de leur hiérarchie. Ce mouvement d’autodéfense est décrypté dans notre série sur les violences faites aux femmes au travail, Le sale boulot, dont on peut lire les douze épisodes en s’abonnant aux Jours.
800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.