L’école à la maison, ce n’est pas formidable. Même sans bugs informatiques (l’œuvre de hackers russes, si l’on veut bien croire le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer), les enfants sont moins concentrés qu’en classe et, sans récréations, s’ennuient une partie de la journée. Quant aux parents qui tentent de télétravailler, ils ne sont guère productifs… Si cela vous rappelle votre quotidien de la semaine dernière, vous avez sûrement eu envie de maudire Emmanuel Macron pour avoir décidé, le 31 mars, de fermer les écoles (pour trois semaines) et les collèges et lycées (pour quatre semaines). Alors, ce « sacrifice » a-t-il au moins été efficace ? Eh bien, deux semaines après, tout semble dire que oui. Depuis quelques jours, on observe un phénomène jamais vu depuis le printemps 2020 : le taux d’incidence (le nombre de cas observés pour 100 000 habitants) chez les jeunes, qui était très élevé, chute fortement, alors que, dans le même temps, il baisse beaucoup plus légèrement pour le reste de la population. La réalité semble rejoindre la théorie, qu’on avait présentée précédemment ici (lire l’épisode 72, « Blanquer joue à colin-maillard avec le virus »). Ne crions cependant pas tout de suite au miracle. Rien ne dit que les mesures de restriction actuelles vont, comme lors du premier confinement, faire reculer durablement l’épidémie.
Attendons aussi avant de dresser un bonnet d’âne à Jean-Michel Blanquer (à l’isolement depuis ce mardi qu’un cas de Covid-19 a été détecté dans son équipe), qui proclame depuis des mois que l’école est comme immunisée du coronavirus.