La moquette est épaisse dans ce bâtiment de l’Assemblée nationale à l’ambiance feutrée. Mathilde Julié-Viot la piétine nerveusement avant son audition. Elle est la collaboratrice parlementaire de la députée de La France insoumise Danièle Obono. Elle va être entendue par l’un des groupes de travail mis en place pour réfléchir à une « nouvelle Assemblée nationale » et patiente devant les portes de la commission des affaires étrangères. « Ça va ? », l’interpelle le député Insoumis Michel Larive qui préside ce groupe. « Non ! », répond-elle, mais pas d’une petite voix. Puis elle sourit. Mathilde Julié-Viot va parler sexisme et harcèlement. Ici, à l’Assemblée nationale.
Comme elle l’explique, le sexisme y est « une donnée de notre quotidien professionnel ». L’audition était programmée avant l’explosion de l’affaire Weinstein et de #balancetonporc. Mathilde Julié-Viot est l’une des fondatrices du collectif Chair collaboratrice, créé en 2016 après l’affaire Baupin et qui, sur internet, recense les cas de sexisme dans le monde politique. Elle a tout le soutien de Danièle Obono, féministe revendiquée, qui, absente cette après-midi, tweete une série d’encouragements pas vraiment tièdes : « #tropfiere #yougogirl #metleurlamisère #meufdenfer #teamdenfer ».
Mathilde Julié-Viot s’assoit face à la salle, sur une estrade, avec Assia Hebbache, elle aussi attachée parlementaire – de la députée PCF Elsa Faucillon – et membre de Chair collaboratrice.