Émoji bouteille de champagne, émoji coupes qui s’entrechoquent 🍾🥂 Le bébé s’appelle Vigilance, il est né le 13 mai et l’entreprise Two-I en revendique la maternité. « Nous sommes fiers d’annoncer la sortie de notre solution logicielle autonome de traitement d’images et d’analyse de données », se félicite dans un tweet la société française spécialisée en reconnaissance faciale. En guise d’image sur le faire-part, une démonstration de ce logiciel qui passe au crible les images de caméras de vidéosurveillance. Sur un fond de cartographie d’une ville jaillissent en temps réel des alertes : « accident de voiture », « embouteillage », mais aussi « fièvre », « station surpeuplée », « absence de masque » ou « distanciation sociale ». En cliquant sur ces points, le contrôleur du logiciel accède au contenu vidéo en live. Des filtres lui permettent de vérifier la température corporelle des citoyens ou de consulter une batterie de statistiques.
Un système de surveillance urbain déjà élu solution la plus innovante de l’année dans la catégorie « sécurité des villes intelligentes » au salon Milipol 2019. Face aux préoccupations liées au Covid-19, l’intelligence artificielle a été repensée pour détecter le non-respect des mesures sanitaires. Le directeur général de Two-I, Guillaume Cazenave, affirme aux Jours que plusieurs collectivités et entreprises lorgnent déjà sur ce qui n’est, selon lui, « pas qu’une application Covid-19, mais une plateforme d’analyse d’image très adaptée aux besoins des CSU », les centres de surveillance urbaine, bâtiments où sont centralisées, analysées et surveillées les images de vidéosurveillance des municipalités par des opérateurs.
Comme Two-I, plusieurs entreprises de la tech française entendent jouer un rôle dans la crise sanitaire. Depuis quelques semaines, deux gadgets numériques font fureur : les caméras thermiques, censées aider à repérer les malades, et les logiciels qui utilisent les images de vidéosurveillance pour détecter le port du masque.

La société Datakalab l’a bien compris. Il y a un an, elle mettait au point un algorithme pour mesurer l’affluence dans les lieux publics. Le logiciel, que ses développeurs disent respectueux du règlement général sur la protection des données (RGPD) européen, produit en temps réel des données sur le genre ou l’âge des personnes filmées. L’idée est née lors du confinement des employés, quand l’un des chercheurs propose d’appliquer ce système pour vérifier le port du masque.