Le 4 avril dernier, Françoise W., policière municipale à Bondy, en Seine-Saint-Denis, était jugée devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir volé le téléphone portable d’une jeune femme dans l’armoire forte des objets trouvés. Cette « petite » audience, pour des faits sérieux mais pas dramatiques, nous a fait penser à une fable. D’où ces quelques vers (en alexandrins, s’il vous plaît) pour raconter un « Délit de flic » un peu particulier :
Françoise coulait des jours harmonieux à Bondy
Brigadière-cheffe à la police municipale
Surveillance, stationnement, patrouilles couleur locale
Une carrière de trente ans ; son boulot, c’est sa vie
Perles à ses lobes d’oreille, lunettes et cardigan
Elle a 58 ans, un fils et des ennuis
Le 4 avril dernier, jugée à Bobigny
La policière prévenue rejoint la barre lentement
Il y a deux ans bientôt, la main dans l’armoire forte
Françoise a dérapé, sans trop savoir pourquoi
« Motivée », « rigoureuse », raconte son avocat
C’est bien la première fois qu’elle chourave de la sorte
Dans les objets trouvés, Françoise a dérobé
Un téléphone tout neuf, celui de Bérangère
La victime du larcin, pas vraiment rancunière
Aimerait juste, si possible, voir l’achat remboursé
Des mois après le vol, passé inaperçu
Pour les municipaux, c’est l’heure de l’inventaire
Dans l’armoire pas d’portable, en voilà un mystère
Neuf d’entre eux ont la clé, aucun ne l’aurait vu
Pas d’effraction pourtant, le voleur bosse ici
Quelqu’un l’a barboté, pas possible autrement
La coupable se tait, murée dans ses tourments
Le chef va porter plainte, au nom de la mairie