Au cours de la campagne pour les élections européennes, le Rassemblement national (RN) avait prévu de publier un livret pour détailler ses mesures économiques. Le député sortant Jean-Philippe Tanguy, monsieur Économie du RN, était chargé de le rédiger. Et puis le parti présidé par Jordan Bardella a finalement abandonné l’idée. À quoi bon s’engager sur des réformes précises quand on est en tête dans les sondages ? Comme la stratégie s’est avérée gagnante, la situation semble se répéter pour les élections législatives. Alors que le Nouveau Front populaire (NFP) a réussi en cinq jours à construire une alliance électorale et s’accorder sur 150 mesures « de rupture avec la politique d’Emmanuel Macron » (lire l’épisode 8, « 150 mesures pour rendre le Nouveau Front populaire »), le RN continue de se la jouer sibyllin en matière de programme. Vendredi, le parti d’extrême droite a publié un tract d’une page affichant seulement huit axes de campagne parmi lesquels on trouve le « soutien au pouvoir d’achat », la « remise en ordre de la France » et l’arrêt de « la submersion migratoire ».
Au-delà du frisson qu’on peut ressentir face à ce dernier slogan, il faut bien le reconnaître avant de crier au retour de la bête immonde : tout cela n’est pas très précis. D’ailleurs, même les leaders d’extrême droite sont dans le brouillard. La semaine dernière, Sébastien Chenu, vice-président du RN, a déclaré que son parti voulait supprimer la double nationalité