Les traits sont tirés ce vendredi 14 juin à midi, à la Maison de la chimie, dans le VIIe arrondissement de Paris, les cernes bistres et les voix lourdes de fatigue. Manuel Bompard prend la parole en premier. « La situation nous oblige », entame le coordinateur de La France insoumise (LFI), reprenant là les paroles d’Emmanuel Macron au lendemain des présidentielles de 2022, à propos de son score au deuxième tour face à Marine Le Pen, décroché grâce aux électeurs venus faire barrage. Autour de lui se tiennent tous les chefs et quelques caciques des partis de gauche, unis depuis lundi sous la même bannière du Nouveau Front populaire. Sous les cliquetis des appareils photos, ils se sont rassemblés pour présenter leur « programme de rupture », appelé « contrat de législature » et accouché dans la douleur de quatre jours et quatre nuits de négociations (lire l’épisode 7, « Front populaire : c’est reparti comme en 36 »).
Avant que chacun prenne la parole, les journalistes ont été prévenus : il n’y aura pas de question dans la salle, une affaire de « timing » mais des « moments de micros tendus » dans la cour à l’issue de la conférence, après une photo de famille, manière de ne pas exposer d’éventuelles dissensions au grand jour sur les chaînes infos qui retransmettent. En attendant