Les messages sont partis dès le lendemain des élections européennes du 9 juin, secouées par la dissolution de l’Assemblée nationale(lire l’épisode 1, « Macron, maboul de cristal ») , sur la boucle WhatsApp qui rassemble une grande partie des acteurs de la musique réunis sous la bannière « Tous pour la musique ». Il y a là tout ce que la France compte de maisons de disques, de syndicats de salles, d’organisateurs de concerts, d’orchestres… « Mais le silence a été assourdissant », se désole un membre de cette boucle. Aucune réaction, aucune volonté de bouger ensemble contre la très possible arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN). Surtout, silence radio du côté des plus grosses structures du secteur : la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), qui représente les auteurs et compositeurs ; le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique), qui rassemble les plus grosses maisons de disques et donc parle aux artistes en vue ; ou encore Ekhoscènes, le syndicat des pros des concerts. Dans la foulée, rien non plus du côté des artistes de la musique alors que des sportifs et des youtubeurs prenaient position sans tortiller.
Alors les choses ont bougé sans eux dans les jours suivants. Le 14 juin, un communiqué est tombé émanant d’une grande partie des « petits » et appelant sans détour à « faire barrage dans les urnes à l’extrême droite ».