«L’eau de Volvic est une chance », disait une pub des années 2000 (starring Zinédine Zidane). La multinationale Danone, qui possède la Société des eaux de Volvic (SEV) depuis 1992, mesure à quel point elle est vernie. À l’époque de ce célèbre spot télé, elle était déjà autorisée par l’État à pomper pas moins d’un milliard et demi de litres d’eau par an dans le sous-sol de cette petite ville du Puy-de-Dôme, à une quinzaine de kilomètres de Clermont-Ferrand. Et depuis, elle a obtenu des rallonges : un arrêté préfectoral lui a conféré le droit d’aspirer 2,8 milliards de litres en 2014, un chiffre à peine ramené à 2,5 milliards fin 2021.
Le problème, c’est que l’embouteilleur de Volvic
Le manque d’eau s’est aggravé depuis, jusqu’à atteindre l’impensable dans cette région au nombre de sources exceptionnel : en mai dernier, la préfecture du Puy-de-Dôme a imposé des restrictions pour faire face à la sécheresse. Étaient concernés les particuliers, les fontaines, les espaces verts publics, toutes les entreprises qui utilisent de l’eau du robinet… mais pas l’embouteilleur de Volvic, qui pompe directement dans le sous-sol. La situation a semblé injuste à beaucoup de riverains, qui osent depuis poser la question qui fâche : et si les milliards de bouteilles en plastique remplies chaque année expliquaient le manque d’eau dans la région ?
Tuons le suspense tout de suite : Danone plaide non coupable. Et ceci, pour deux raisons. D’abord, l’entreprise explique s’approvisionner dans une nappe liée aux eaux souterraines