Deux poids, deux mesures ? Depuis le début des manifestations d’agriculteurs mi-janvier, la souplesse du gouvernement et de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin saute d’autant plus aux yeux qu’elle détonne avec leur sévérité habituelle face à d’autres mobilisations citoyennes. Après avoir annoncé qu’il ne ferait pas évacuer les barrages routiers, après avoir repoussé la présentation de la loi d’orientation agricole afin d’y intégrer des mesures pour satisfaire les demandes agricoles, après avoir appelé les préfets à une « grande modération » et les forces de l’ordre à n’intervenir qu’ « en dernier recours », le gouvernement a annoncé le 26 janvier une série de mesures censées « mettre l’agriculture au-dessus de tout », tandis que, installé derrière une botte de foin (on a dû saigner du nez dans l’équipe de com de Matignon pour trouver telle idée), le Premier ministre Gabriel Attal dénonçait « ceux qui opposent la défense de nos agriculteurs et la défense de l’environnement ». Hormis quelques véhicules blindés placés à Rungis, même le « siège » de Paris, organisé depuis ce lundi après-midi par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, recueille l’appel de Darmanin à la même « grande modération » de la part des forces de l’ordre.
Aux Jours, nous nous sommes donc livrés à un petit jeu pour comparer la façon dont sont traitées les mobilisations citoyennes et écologistes d’une part, et les mobilisations agricoles d’autre part.