Ce n’est qu’un début, alerte Franco Novelli, expert technique « eau » à la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies), organisme qui représente 500 collectivités dans le domaine de l’eau, soit 51 millions d’habitants : « Si on continue comme ça, dans quelques années, on va vraiment avoir du mal à produire de l’eau potable, même avec tous les traitements et solutions techniques possibles. Alors on pourrait avoir une France où des agglomérations moyennes et grandes pourront se payer une eau potable avec un gros coût de traitement d’un côté et, de l’autre, les communes rurales, là où vivent les agriculteurs, qui auront beaucoup plus de difficultés à avoir le même accès à l’eau. Ce qui poserait un réel problème d’équité. »
Localement, chacun a son histoire inquiétante. Mickaël Derangeon, vice-président d’Atlantic’eau, le syndicat de distribution d’eau potable du département de Loire-Atlantique, rappelle que, sur son territoire, un site de production d’eau a été abandonné car il y est devenu techniquement impossible de débarrasser l’eau d’un fongicide particulièrement persistant. C’était l’été dernier, sur la charmante commune de Missillac, ancrée dans le parc naturel régional de Brière.