Alors ça y est. Après plusieurs semaines de tergiversation, la dissolution des Soulèvements de la Terre a été prononcée en Conseil des ministres ce mercredi matin. Le gouvernement, notamment le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lui reproche d’occasionner des violences lors de ses actions, qu’il qualifie d’« écoterrorristes ». Ce mouvement, dans la lumière notamment depuis les différentes manifestations d’opposition aux mégabassines (lire l’épisode 1, « Eau, rage et désespoir »), est à l’inverse soutenu par des dizaines de milliers de citoyens, par des intellectuels et des spécialistes du vivant et de ses crises (Corinne Morel Darleux, Christophe Bonneuil, Baptiste Morizot…) et par de nombreuses personnalités et groupes politiques de gauche et écologistes. Ces derniers le considèrent comme légitime et en phase avec les enjeux écologiques et sociaux de notre époque. De nombreux observateurs s’inquiètent donc de cette décision gouvernementale et dénoncent une dérive autoritaire, une atteinte aux libertés fondamentales (comme Amnesty International France) et une décision influencée par les lobbys agro-industriels.
Dans ce contexte, nous avons interrogé l’auteur de BD et anthropologue Alessandro Pignocchi, coprésident de l’Association de défense des terres qui a pour projet d’être un « appui financier » des Soulèvements de la Terre. Cet ancien chercheur en sciences cognitives et en philosophie de l’art, élève et