Alors, élève Le Pen, avez-vous bien révisé votre économie cette fois ? Si on avait été choisi pour animer le débat télévisé de ce mercredi soir, voilà la première question qu’on aurait posée à la candidate du Rassemblement national (RN). Car il y a cinq ans, lors de la précédente confrontation de l’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron, elle s’était illustrée par sa profonde méconnaissance des dossiers industriels et financiers. Ridiculisée, même. Souvenez-vous : malgré des antisèches (des dossiers qu’elle ne cessait de consulter pendant le débat), elle avait confondu SFR et Alstom, accusé à tort Macron d’avoir vendu les chantiers navals de l’Atlantique et, surtout, avait été incapable de détailler les conséquences concrètes d’une sortie de l’euro, la mesure-phare de son programme. En face, avec un air navré de bon élève qui, lui, a travaillé, Emmanuel Macron s’était régalé, lançant : « Vous lisez une fiche qui ne correspond pas à ce que vous dites. » Ou lui posant des colles : « On revient au franc ou pas ? Il y aura deux monnaies ? Notre dette, elle sera payée en euros ou en francs ? »
Après coup, Marine Le Pen avait justifié sa désastreuse performance par le « manque de préparation », dû à « un manque de temps ». Une excuse facile, qui n’avait pas convaincu son camp. C’est d’ailleurs après ce débat qu’Éric Zemmour s’était mis à penser que la présidente du RN n’avait pas le niveau et que lui pourrait faire mieux